Des radiographies annuelles de la cage thoracique ne réduisent pas la mortalité résultant du cancer du poumon, selon une vaste étude clinique présentée mercredi aux États-Unis qui montre l'inutilité de cette procédure.

«Ces résultats constituent une solide preuve qu'il n'y a pas de gain substantiel de survie pour les personnes atteintes d'un cancer pulmonaire avec une radiographie annuelle de leurs poumons», écrivent les auteurs de cette recherche parue dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) daté du 2 novembre.

Elle est publiée dès mercredi dans l'édition en ligne du JAMA en raison de sa présentation ce même jour à la conférence annuelle de l'American College of Chest Physicians (CHEST 2011) réunie du 22 au 26 octobre à Honolulu (Hawaii).

L'étude a été menée aux États-Unis de novembre 1993 à juillet 2001 par le Dr Martin Oken de l'Université du Minnesota, avec un groupe de 154 901 participants âgés de 55 à 74 ans dont seule la moitié a été choisie au hasard pour subir une radiographie annuelle de leurs poumons durant quatre ans.

L'autre groupe témoin a fait l'objet d'examens et de soins médicaux de routine.

Les participants dans les deux groupes étaient similaires avec une proportion égale de femmes et d'hommes. Chacun de ces groupes comptait aussi 45% de personnes n'ayant jamais fumé, 42% d'anciens fumeurs et 10% qui fumaient encore.

Au cours d'une période de suivie de 13 ans close en 2009, ces chercheurs ont diagnostiqué 1 696 cancers du poumon dans le groupe soumis à une radiographie annuelle et 1 620 dans le groupe témoin.

Les taux de mortalité qui a résulté de ces cancers observés dans ces deux groupes au cours des 13 années ont été quasiment identiques avec 1 213 décès chez ceux qui ont eu une radiographie annuelle et 1 230 décès dans le groupe témoin.