Les personnes âgées assimilent mieux les informations nouvelles si elles les apprennent à la dure, par la méthode essai/erreur, plutôt qu'en douceur avec chaque question suivie de la réponse correcte à mémoriser, selon une étude canadienne publiée mercredi.

Les chercheurs de l'institut de recherche Rotman du centre Baycrest sur la condition mentale des personnes âgées, affilié à l'Université de Toronto, ont démontré pour la première fois que les cerveaux des aînés profitent plus que ceux des jeunes de l'apprentissage par essai/erreur.

Leur étude doit paraître mercredi en ligne sur le site du journal Psychology and Aging.

Elle devrait surprendre les éducateurs professionnels et les médecins spécialistes de la réhabilitation cognitive. L'étude va à contre-courant de plusieurs publications scientifiques selon lesquelles faire des erreurs en cours d'apprentissage est préjudiciable à la mémorisation chez les adultes âgés et que la méthode passive «sans erreurs», avec la réponse correcte fournie à l'apprenant, est meilleure pour le cerveau.

«La littérature scientifique a traditionnellement prôné l'apprentissage sans erreur pour les adultes âgés. Cependant, notre étude a montré que lorsqu'ils étudient une matière très conceptuelle, où ils peuvent établir une relation significative entre leurs erreurs et l'information correcte qu'ils sont censés retenir, les erreurs peuvent jouer un rôle tout à fait positif dans le processus d'apprentissage», a déclaré le principal auteur de la recherche, Andrée-Ann Cyr.