Les Canadiens victimes d'accidents vasculaires cérébraux (AVC) ne se rendent pas assez rapidement à l'hôpital, et lorsqu'ils le font, ils doivent parfois attendre plusieurs heures avant d'être traités, selon une nouvelle étude.

Cette étude, rendu publique, jeudi, par le Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires (RCCACV), laisse entendre que ni les victimes ni le personnel des hôpitaux ne considèrent ce type d'affection comme un cas d'urgence médicale.

Robert Côté, professeur en neurologie à l'Université McGill et médecin à l'Hôpital général de Montréal, affirme que chaque minute de retard dans le traitement d'un accident vasculaire cérébral se solde par la mort de deux millions de cellules dans le cerveau de la victime.

Et au dire de M. Côté, plusieurs Canadiens ne tiennent pas les AVC pour des urgences médicales.

Les plus grandes chances de rétablissement complet à la suite d'un accident vasculaire cérébral se présentent à l'intérieur d'une fenêtre de quatre heures et demi après les premiers symptômes de l'AVC. Au cours de cette période, les médecins peuvent administrer sans risques un médicament appelé tPa (activateur tissulaire du plasminogène), qui est utilisé pour briser les caillots et rétablir la circulation sanguine vers le cerveau.

L'étude du Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires avance que les deux tiers des victimes d'AVC au Canada attendent trop longtemps. Dans certains cas, cette attente dépasserait même largement la fenêtre au cours de laquelle le tPa peut être administré sans danger.

Le chef de la direction du RCCACV, le docteur Antoine Hakim, a expliqué que l'AVC devenait une réalité avec laquelle la victime devrait vivre le reste de son existence si rien n'était fait au cours de cette fenêtre de quatre heures et demi.

Malgré cela, les hôpitaux ne traiteraient pas assez rapidement les victimes d'AVC. En fait, selon l'étude du RCCACV, seulement 22 pour cent des patients ont eu une tomodensitométrie ou une imagerie par résonance magnétique à l'intérieur d'une heure après avoir été hospitalisés.