L'exercice cardiovasculaire modéré régulier, comme la marche, améliore la mémoire des plus de 55 ans et empêcherait un déclin des capacités mentales lié au vieillissement, selon une recherche publiée lundi.

Il s'agit de la première étude menée sur des adultes en bonne santé de plus de 55 ans et montrant des signes normaux d'atrophie de l'hippocampe, région du cerveau jouant un rôle clé pour la mémoire, expliquent les chercheurs des Universités de Pittsburgh (Pennsylvanie, est), d'Illinois (nord) et de Rice (Texas-sud), coauteurs de cette étude.

Leurs communications paraissent dans les Annales de l'Académie nationale américaine des sciences (PNAS) datées du 31 janvier au 5 février.

Des recherches précédentes avaient montré que cette zone cérébrale se rétrécissait naturellement au cours de la vie adulte, affectant la mémoire et accroissant les risques de démence, notent-ils.

Pour cette recherche, ils ont recruté 120 personnes de 55 à 80 ans sédentaires et ne souffrant pas de démence. La moitié a été soumise à un programme de marche modérée durant 40 minutes trois jours par semaine tandis que l'autre partie n'a fait que des exercices d'assouplissement.

Un examen IRM (Imagerie par résonance magnétique) de leur cerveau a été effectué avant le début de la recherche, puis à six mois et à la fin de l'étude, à douze mois.

Les chercheurs ont constaté que les participants ayant fait de la marche régulièrement avaient accru le volume de leur hippocampe gauche et droit de 2,12% et 1,97% respectivement après un an.

En revanche les membres du groupe témoin ont subi une diminution de 1,40 et 1,43% des deux mêmes régions cérébrales, un phénomène jugé normal avec le vieillissement.

Selon ces chercheurs, l'exercice cardiovasculaire dope les niveaux d'une protéine appartenant à une famille de facteurs neurotrophiques essentiels à la survie et à la régénérescence des neurones, clés pour former de nouvelles capacités à mémoriser.

Ils ont découvert que l'accroissement en volume de l'hippocampe était lié à une augmentation de cette protéine dans le sang.

«Nous pensions que l'atrophie de l'hippocampe en vieillissant était quasiment inévitable», relève Kirk Erickson, professeur de psychologie à l'Université de Pittsburgh, principal auteur de cette recherche.

«Mais nous avons montré par cette étude que même des exercices cardiovasculaires modérés pendant un an pouvaient accroître la taille de cette structure cérébrale et que le cerveau à ce stade de vieillissement restait modifiable», se félicite-t-il.

«Les résultats de notre étude sont particulièrement intéressants, car ils montrent que même de modestes exercices cardiovasculaires permettent à des adultes qui étaient sédentaires d'améliorer de façon substantielle leur mémoire et leur santé cérébrale», ajoute Art Kramer, directeur du Beckman Institute for Advanced Science and Technology à l'Université d'Illinois, principal coauteur de ces travaux.

L'étude a été financée par l'Institut national américain du vieillissement (National Institute on Aging).