Près d'un Américain sur cinq, soit 45 millions de personnes d'âge adulte, a souffert d'un trouble mental, comme la boulimie ou l'insomnie, l'an dernier, révèle une étude menée par le gouvernement américain.

«Une personne sur cinq a souffert d'un trouble mental l'an dernier. Cela fait beaucoup de monde», a expliqué à l'AFP Peter Delany, médecin spécialiste des troubles du comportement qui est à la tête de l'organe gouvernemental chargé d'étudier la santé mentale et les dépendances des Américains.

L'enquête a été menée auprès de 68 000 personnes âgées de 12 ans ou plus, jouissant de leur liberté de mouvements et n'appartenant pas à l'armée.

Les chercheurs ont retenu comme définition de trouble mental «un dysfonctionnement mental, comportemental ou émotionnel qui peut être diagnostiqué, indépendamment de l'infirmité qu'il peut provoquer». Et de citer des troubles tels que la boulimie, l'anorexie, la dépression mais aussi l'insomnie ou encore le voyeurisme.

L'étude révèle en outre que 4,8% des Américains ont été confrontés à un trouble mental «grave».

Un trouble mental «grave» est de nature à «considérablement gêner ou limiter la réalisation d'une ou de plusieurs tâches de la vie courante», comme c'est le cas avec les troubles bipolaires et les pensées ou actes suicidaires.

Selon le Dr Delany, les plus affectés ont été les Américains entre 18 et 25 ans, 30% d'entre eux ayant souffert à un moment ou un autre de 2009 d'un trouble mental. Un chiffre «considérable», selon le chercheur.

«Ce sont les Américains qui vont à l'université, qui arrivent sur le marché de l'emploi, qui se marient et fondent des familles», a commenté le Dr Delany.

«Et dans bien des cas, ces personnes ne bénéficient pas d'une aide suffisante», a-t-il noté.

Autre groupe susceptible d'être plus fréquemment touché: les femmes. Quelque 23,8% d'entre elles ont dit avoir souffert d'un trouble mental l'an passé, contre 15,6% d'hommes.