L'alcool est plus dangereux que les drogues illégales comme l'héroïne et le crack, selon une récente étude.

Des experts britanniques ont examiné des substances dont l'alcool, la cocaïne, l'héroïne, l'ecstasy et la marijuana, les classant selon leur degré de destruction sur l'individu qui les consomme et sur la société en général.

Les chercheurs ont analysé le degré de dépendance d'une drogue et la façon dont elle affecte le corps humain, auquel se sont ajoutés d'autres critères comme les dommages environnementaux causés par la drogue, son rôle dans les éclatements familiaux et ses coûts économiques, tels les soins de santé, les services sociaux et les prisons.

L'héroïne, le crack et les méthamphétamines, ou crystal meth, sont les plus nocifs pour l'individu. Lorsqu'on tient compte de répercussions sociales plus larges, ce sont l'alcool, l'héroïne et le crack qui sont les plus dangereux. De façon générale, l'alcool a toutefois déclassé toutes les autres substances, suivi par l'héroïne et le crack. La marijuana, l'ecstasy et le LSD se sont classés beaucoup plus bas sur l'échelle.

L'étude a été financée par le Centre britannique d'études sur le crime et la justice (CCJS) et sera mise en ligne lundi par la revue médicale Lancet.

Les experts soutiennent que l'alcool se hisse au haut de l'échelle parce qu'il s'agit d'une substance abondamment consommée, et qu'elle a des effets dévastateurs non seulement pour les consommateurs mais aussi pour leur entourage. Lorsque l'alcool est ingurgité de manière excessive, elle est dommageable pour presque tous les organes du système. Il est également lié à un taux de mortalité plus élevé et impliqué dans un pourcentage plus grand de crimes que les autres drogues, incluant l'héroïne.

Les chercheurs ont cependant indiqué qu'il serait impossible et incorrect de rendre l'alcool illégal. Selon l'un des conseillers du Centre européen de surveillance sur les drogues et un des auteurs de l'étude, Leslie King, la consommation d'alcool est trop ancrée dans la culture occidentale et ne disparaîtra pas.

M. King a indiqué que les États devraient concentrer leurs efforts sur les alcooliques plutôt que les consommateurs occasionnels d'alcool. L'éducation et l'augmentation du coût de l'alcool sont entre autres des solutions qu'il suggère.

Les scientifiques estiment que le fruit de leur étude devrait amener les gouvernements à reconsidérer leur classification des drogues. L'an dernier en Angleterre, le gouvernement a augmenté les peines liées à la possession de marijuana. Un conseiller du gouvernement - et auteur de cette nouvelle étude - a par ailleurs été licencié après avoir critiqué la décision.