Lors de la survenue d'une crise cardiaque en dehors d'une structure médicale, le massage réalisé par un témoin est plus efficace sans bouche-à-bouche associé, selon une étude publiée mardi dans le Journal of the American Medical Association (JAMA).

Environ 300 000 personnes sont victimes chaque année aux États-Unis d'un arrêt cardiaque survenu en dehors d'un centre hospitalier.

Les chances de survie peuvent être nettement accrues par une réanimation cardio-pulmonaire (RCP) prodiguée par un témoin, relèvent les auteurs de cette recherche parue dans le JAMA daté du 6 octobre.

Mais, selon eux, les massages cardiaques réalisés sans bouche-à-bouche associé augmentent les chances de survie de la victime.

L'étude publiée dans le JAMA a été réalisée dans le cadre d'un programme lancé dans l'Arizona en 2005 et visant à améliorer la survie des personnes victimes d'une crise cardiaque.

«Ce programme comprenait des changements dans les soins prodigués par des passants et des personnels de services d'urgence médicale à partir d'observations et de données montrant qu'il est préférable de limiter les interruptions (nécessaires pour pratiquer un bouche-à-bouche, ndlr), lors des compressions thoraciques», écrivent les auteurs de l'étude.

Une campagne d'information a ainsi été lancée visant à encourager les massages cardiaques sans bouche-à-bouche ni bouche-à-nez, ce qui est plus facile à enseigner, à apprendre et à mémoriser.

L'étude a été réalisée entre janvier 2005 et décembre 2009 auprès de 4 415 personnes d'au moins 18 ans ayant été victimes d'une crise cardiaque en dehors d'un hôpital.

Parmi ces personnes, 2 900 (65,6%) n'ont bénéficié d'aucune intervention lors de leur arrêt cardiaque, 666 (15,1%) ont eu une RCP conventionnelle --c'est à dire avec ventilation artificielle-- et 849 (19,2%) uniquement un massage cardiaque.

Le taux de survie à la sortie de l'hôpital a été de 5,2% pour ceux n'ayant pas bénéficié d'une RCP, de 7,8% chez ceux ayant eu une RCP conventionnelle et de 13,3% pour ceux à qui on a uniquement prodigué un massage cardiaque externe.