Près des deux cinquièmes de la population mondiale sont exposés au risque de la dengue, une maladie en progression, qui sévit depuis février aux Antilles et contre laquelle il n'existe ni vaccin ni traitement.

Les seuls moyens de combattre cette maladie virale, transmise par les moustiques, reposent donc sur la lutte contre ces insectes et la protection individuelle (moustiquaire, répulsifs...). «Les gîtes d'eau (coupelles de pots de fleurs, citernes non couvertes, marigots, conduits, etc.) autour de 37° sont parfaits pour le développement des larves de moustiques», relève Philippe Després de l'Institut Pasteur (Paris).

La dengue, décrite sous le nom de «grippe tropicale» dès le 18e siècle, est provoquée par quatre types de virus (DEN-1 à 4) appelés arbovirus.

Cette arbovirose n'a cessé de progresser dans le monde depuis une trentaine d'années : 2,5 milliards d'humains, soit environ les deux cinquièmes de la population mondiale, sont désormais exposés au risque de cette maladie, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Il y aurait chaque année 50 millions de cas dans le monde, selon cette dernière, un chiffre qui pourrait atteindre le double, selon Pasteur.

La maladie est maintenant endémique dans plus de 100 pays d'Afrique, des Amériques (en particulier en Amérique Latine et dans les Caraïbes), du Moyen-Orient, de l'Asie du Sud-Est et du Pacifique. Elle a repris pied en 2009 en Floride (cas autochtone) après 40 ans d'absence.

L'homme, principal réservoir naturel du virus, est une source de dissémination par l'intermédiaire des moustiques du genre Aedes (Aedes aegypti principalement, mais aussi Aedes albopictus...).

La dengue provoque généralement peu ou pas de symptômes, selon l'Institut de veille sanitaire (InVS). Sinon, elle se manifeste brusquement par une forte fièvre (+39° le plus souvent), des maux de tête, des nausées-vomissements, des douleurs articulaires et musculaires et parfois une éruption cutanée ressemblant à celle de la rougeole. Des saignements (nez, gencives...) peuvent compléter le tableau.

Dans la majorité des cas, l'infection évolue spontanément vers la guérison.

Il arrive cependant que la convalescence soit longue chez l'adulte, avec une profonde fatigue.

La forme hémorragique (hémorragies multiples digestives, cutanées et cérébrales...), forme grave de la maladie, peut s'avérer mortelle. Chez les enfants de moins de quinze ans notamment, un état de choc peut s'installer (agitation, froideur des extrémités, pouls accéléré...) et entraîner une défaillance circulatoire avec risque de mort en quelques heures, en l'absence d'intervention (perfusions...).

Chaque année, un demi million de cas de dengue hémorragique, dont une très forte proportion d'enfants, nécessitent une hospitalisation, estime l'OMS.

La mortalité parmi les patients souffrant de dengue hémorragique est de l'ordre de 1 à 5%, mais peut atteindre 20% en l'absence de prise en charge thérapeutique adéquate, selon l'InVS.

Les produits à base d'aspirine doivent absolument être évités car ils peuvent aggraver l'hémorragie ou le syndrome de choc.