La consommation régulière d'alcool pourrait réduire la sévérité de la polyarthrite rhumatoïde, une maladie chronique se manifestant par des inflammations des articulations et des gonflements, ainsi que le risque d'être atteint de cette maladie, selon une étude.

La polyarthrite rhumatoïde (PR) est la plus fréquente des maladies articulaires inflammatoires, avec une prévalence estimée à 0,25 à 0,50% en France. L'étude, publiée mercredi dans Rheumatology, la revue de la société britannique de rhumatologie, constate les effets de l'alcool sur cette maladie, sans contester pour autant les effets d'un abus d'alcool sur la santé.

Les chercheurs, conduits par Gerry Wilson, professeur de rhumatologie à l'Université de Sheffield (Grande-Bretagne), ont étudié 873 patients souffrant de PR, qu'ils ont comparés à un groupe de 1004 personnes indemnes de la maladie.

Ils ont été interrogés sur la fréquence avec laquelle ils avaient consommé de l'alcool au cours du mois précédent et ont subi un examen radiologique et sanguin. Leurs articulations ont été également examinées.

«Les patients qui avaient bu de l'alcool le plus fréquemment montraient des symptômes moins sévères que ceux qui n'en avaient jamais bu, ou rarement», selon l'auteur principal, le Dr James Maxwell, un rhumatologue. «Les radios ont fait apparaître moins de dommages aux articulations, les tests sanguins ont montré des niveaux plus bas d'inflammation, et ils présentaient moins de douleurs articulaires, de gonflements et de handicap», a-t-il précisé.

C'est la première fois qu'il apparaît que la consommation d'alcool peut réduire la sévérité de l'affection chez l'Homme. Des données similaires avaient été obtenues chez des souris à qui on avait fait absorber de l'eau mélangée d'éthanol.

Les chercheurs ont constaté par ailleurs que les non-buveurs avaient quatre fois plus de chances d'attraper la maladie que les gens qui boivent de l'alcool plus de 10 jours par mois, le risque décroissant en fonction de la fréquence de la consommation.

Ils n'ont analysé que la fréquence de la consommation d'alcool et non la quantité absorbée, mais leurs résultats confirment ceux d'une étude antérieure menée en Scandinavie sur les risques d'avoir une PR, qui s'appuyait sur les quantités absorbées.

Il n'a pu être établi clairement comment l'alcool agit sur la sévérité de l'affection ou sur la susceptibilité à l'attraper.

«L'alcool réduit l'activité du système immunitaire et cela peut influencer la façon dont la polyarthrite rhumatoïde (une maladie auto-immune, ndlr) se développe», indique le Dr Maxwell. La réduction de la sévérité des symptômes pourrait s'expliquer aussi par les effets anti-inflammatoires et analgésiques de l'alcool.