Des niveaux sanguins plus élevés que la moyenne en vitamine B6 et en méthionine, un acide aminé commun dans les protéines, réduisent d'au moins 50% le risque de développer un cancer du poumon, selon une étude effectuée en Europe et publiée mardi aux États-Unis.

Une analyse de sang de près de 400 000 participants dans dix pays européens a montré que ceux ayant les teneurs sanguines les plus élevées en vitamine B6 et en méthionine présentaient un risque moindre d'avoir ce cancer, qu'ils soient fumeurs, n'aient jamais fumé ou soient d'anciens fumeurs, indique cette recherche parue dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) daté du 16 juin.

«Nos résultats tendent à indiquer que des niveaux dans le sang supérieurs à la valeur médiane à la fois en vitamine B6 et en méthionine sont liés à une réduction d'au moins 50% du risque de développer un cancer du poumon», écrivent les auteurs.

«Si de l'acide folique était également présent dans l'échantillon de sang des participants en plus de la vitamine B6 et de la méthionine, le risque de cancer du poumon était réduit de 66%», ajoutent-ils dans un communiqué.

Toutefois les résultats de cette étude ne doit pas faire oublier l'importance de faire diminuer le nombre de personnes qui fument, primordiale pour réduire l'incidence de cancer du poumon dans le monde, le plus fréquent des cancers et le plus meurtrier, soulignent les auteurs.

Ces chercheurs relèvent également l'importance de reconnaître qu'une grande proportion de cas de cancer touche des anciens fumeurs ainsi que, dans une moindre mesure, des personnes n'ayant jamais fumé, surtout parmi les femmes dans certaines régions d'Asie.

Des recherches antérieures sur la vitamine B ont montré que des carences en vitamine B paraissaient être liées à un accroissement du risque de dommage de l'ADN et à des mutations génétiques.

Cette étude a été menée par le Dr Paul Brennan, du Centre international de la recherche sur le cancer à Lyon en France.

Sur les 385.747 participants de l'étude, hommes et femmes, recrutés entre 1992 et 2000 et dont le sang a été analysé, 899 avaient développé un cancer du poumon en 2006.