C'est le clergé français qui, dans la première moitié du XIXe siècle, a engagé l'Église catholique dans la guerre à la contraception pour contrecarrer les effets de la Révolution. Auparavant, la sexualité conjugale et le «péché d'Onan» n'intéressaient pas les prêtres. C'est du moins la thèse qu'expose l'historien Claude Langlois, de l'École pratique des hautes études, à Paris, dans le numéro de février de la revue catholique française Esprit.

À la Révolution de 1789, la contraception avait été largement adoptée par les masses. Après la Restauration, en 1815, seules les femmes allaient toujours à l'église. Pour reprendre leur influence dans la société, les prêtres ont commencé à attaquer la contraception, sous l'influence de la théologie rigoriste alors en vogue.

Les révolutions de 1848 ont évité tout resserrement de cette condamnation de la sexualité sans natalité. Le Vatican a tout d'abord eu deux réponses à ce débat français: la Sacrée Pénitence, un bureau pastoral, était plus tolérante, alors que le Saint Office, héritier de l'Inquisition, était très strict dans sa condamnation de la contraception.

En 1886, la Sacrée Pénitence s'est alignée sur le Saint Office et, en 1930, le pape Pie XI a célébré le 50e anniversaire de l'encyclique qui condamnait le divorce en réprouvant expressément la contraception. Pendant ce temps, en Angleterre, les craintes du démographe Malthus sur la surpopulation favorisaient l'introduction de la contraception.