Les démarches des médecins résidents du Québec pour faire casser la tradition des tours de garde obligatoires de 24 heures sont à un tournant. Après trois ans d'attente, le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) a ouvert des audiences, hier, afin de trancher sur un grief collectif réclamant des tours de garde d'un maximum de 16 heures.

Cette opposition au tour de garde de 24 heures émane du Dr Alain Bestawros, aujourd'hui spécialiste en hématologie à Vancouver, mais anciennement résident en médecine à l'Hôpital général de Montréal. Il avait, en 2007, déposé un grief s'appuyant sur les dangers des tours de 24 heures sans sommeil pour la santé de ses patients et des médecins résidents.

 

«Avec le vieillissement de la population, les patients sont de plus en plus malades. On ne parle plus de tour de garde mais plutôt de quart de travail de 24 heures, la plupart du temps sans arrêt, donc sans sommeil. Et sans personne pour nous remplacer», a expliqué le Dr Bestawros, de passage à Montréal cette semaine, pour témoigner aux audiences.

Son grief, devenu grief collectif avec l'appui de la Fédération des médecins résidents du Québec, s'appuie sur des études démontrant la dangerosité des longues heures de travail sans sommeil. Comparant même l'effet de la fatigue extrême à celui de l'absorption d'alcool au-delà des limites. À l'instar des camionneurs et des pilotes d'avion, la Fédération voudrait que la pratique soit encadrée par des normes. Les audiences se poursuivent demain, jeudi et peut-être vendredi.