Des portails les plus généralistes aux forums d'échange entre internautes, en passant par toute la gamme des sites santé spécialisés, le web offre mille possibilités de «jouer au docteur».

Laboratoires, maisons d'édition, associations, sociétés savantes, agences sanitaires... les sources d'information en ligne se multiplient.

Deux exemples de petits nouveaux sur la toile: www.mesgrainsdebeaute.fr, lancé par un laboratoire à l'occasion de la journée de prévention des cancers de la peau, ou La Maison du cancer (www.la-maison-du-cancer.com), site créé par deux journalistes et dont l'acteur Bernard Giraudeau s'est fait le porte-voix.

Certains, comme Orphanet (www.orpha.net) sur les maladies rares, sont de véritables bases de données. D'autres utilisent animations et vidéos pour vulgariser biologie et anatomie.

L'internaute a l'embarras du choix... mais comment choisit-il ? Une enquête réalisée par le Groupe d'étude et de recherche marketing et santé (Germs) de l'Université Pierre et Marie Curie montre un décalage entre les professionnels de santé et le grand public.

Médecins et pharmaciens utilisent des sites professionnels ou institutionnels. Le grand public passe majoritairement (plus des deux tiers des internautes) par un moteur de recherche, comme Google, et privilégie les sites de vulgarisation.

Peu de sites sont connus du grand public, à l'exception de Doctissimo.

Globalement, les personnes interrogées accordent «une confiance moyenne» à l'information santé qu'ils trouvent sur internet, quel que soit le site fréquenté.

«Ce qui fait rester sur un site, c'est son attrait plus que tout autre chose, c'est-à-dire son apparence, plus que la qualité de l'information, plus que le fait qu'il soit certifié, et même plus que la confiance que l'on peut lui accorder», explique à l'AFP Déborah Wallet-Wodka qui a dirigé l'étude.

Une majorité d'internautes ne connaît d'ailleurs pas le label HON (Health On the Net) qui garantit de bonnes pratiques éditoriales.

«Souvent la recherche d'informations sur internet est plutôt cachée, les patients ne le disent pas de premier abord lors de la consultation», indique de son côté Erik Bernard, jeune médecin de l'ouest parisien, auteur d'une thèse sur internet et les médecins.

«Ca peut aussi arranger le médecin de ne pas poser la question, de ne pas se sentir confronté aux connaissances que pourrait avoir le patient», ajoute-t-il.

Il estime cependant que «c'est toujours intéressant de reprendre ce que les patients ont retenu, parce qu'il y a souvent des choses comprises de travers ou complètement fausses qui ont été lues».

Les internautes cherchent, dans l'ordre, des informations sur une maladie ou un symptôme, le médicament arrivant en 3e position, selon le Germs.

Sur le site EurekaSante.fr, lancé l'année dernière par Vidal, référence en matière de médicaments, «deux tiers du trafic» concernent la recherche d'informations sur les médicaments, indique Stéphane Korsia-Meffre, directeur du pôle grand public. «Plutôt des médicaments sur ordonnance», soit après une consultation, soit dans une démarche d'automédication avec des produits restant dans l'armoire à pharmacie. Néanmoins, «une bonne partie du trafic est très liée aux campagnes de publicité pour les médicaments sans ordonnance», ajoute-t-il.

Reste que la santé arrive «en avant-dernière position des centres d'intérêt en ligne», selon l'étude du Germs, après l'administratif, les voyages, les loisirs, la musique, mais avant les chats. L'internaute type qui fréquente les sites santé est la jeune femme, urbaine, de catégorie socio-professionnelle supérieure.