La minocycline, un antibiotique utilisé principalement contre l'acné, est efficace sur «les cellules immunitaires dans lesquelles le VIH, le virus qui provoque le sida, reste latent, et empêche qu'il ne se réactive et ne se réplique», ont découvert des chercheurs américains, dont les travaux sont publiés en ligne, et dans le numéro du 15 avril de la revue The Journal of Infectious Diseases.

Janice Clements, professeur de pathobiologie moléculaire et comparative à l'Ecole de médecine de l'Université Johns Hopkins, à Baltimore (États-Unis), explique: «L'intérêt puissant de la minocycline est que le virus semble moins capable de développer une résistance au médicament, car la minocycline cible les voies cellulaires et non les protéines virales.»

«Tandis que la trithérapie antirétrovirale est réellement efficace pour étouffer la réplication active, la minocycline est un autre outil de lutte contre le virus», poursuit Janice Clements. «Le grand défi des cliniciens (...) lorsqu'ils traitent des patients atteints du VIH est de maintenir le virus bloqué au stade latent.»

 Gregory Szeto, étudiant au département de médecine cellulaire et moléculaire et membre du Laboratoire Rétrovirus de Johns Hopkins, conclut: «Ce médicament trouve le bon équilibre, et est idéal contre le VIH parce qu'il vise des aspects très spécifiques de l'activation immunitaire. La minocycline réduit la capacité du virus à émerger des lymphocytes T infectés en repos», en empêchant «le virus de s'échapper de la seule cellule sur un million dans laquelle il est présent au stade latent chez une personne sous trithérapie antirétrovirale, et comme elle empêche l'activation du virus, elle devrait maintenir le niveau de latence virale, voire même le réduire. C'est le but: faire durer un état non-infectieux latent.»

Janice Clements acquiesce: «Le VIH requiert une activation d'un lymphocyte T pour une réplication active et une réactivation du virus latent, donc nos nouvelles connaissances sur les effets de la minocyline sur un lymphocyte T pourrait nous aider à trouver encore plus de médicaments qui visent ses voies de signalisation.»

Etude: https://www.journals.uchicago.edu/doi/abs/10.1086/651278