L'arrivée du printemps peut donner envie de reprendre une activité physique, mais celle-ci doit s'accompagner de certaines règles de prudence essentielles afin d'éviter les risques d'accident cardiovasculaire.

«À partir d'un certain âge, une personne qui reste sans activité physique aura peut-être développé une maladie coronarienne qui ne se dévoile pas car elle ne fait aucun effort», avertit le Dr Salem Kacet, vice-président de l'université Lille II, dans un entretien à l'Associated Press. «Mais s'il y a reprise d'activité, en étant sollicité, le coeur sera alors incapable de répondre.»Après une longue inactivité, surtout lorsqu'elle a été de plusieurs années, les muscles, les tendons et les articulations ne sont plus habitués aux efforts soutenus. Quant au coeur, le taux d'adrénaline dans le sang sera plus élevé que chez une personne qui pratique régulièrement le sport, ce qui entraînera une augmentation de la fréquence cardiaque et de la tension artérielle.

Une étude prospective, réalisée pendant un an par le Club des cardiologues du sport (CCS) de l'Aquitaine dans trois départements (Gironde, Landes, Pyrénées-Atlantiques) sur une population de 1 950 000 habitants, a ainsi constaté que 127 accidents liés à la pratique d'une activité physique avaient eu lieu, dont 34 mortels.

Pour les personnes âgées de plus de 40 ans qui ont cessé d'avoir une activité physique régulière et qui voudraient se remettre au sport, il est donc fortement conseillé de consulter un cardiologue avant de faire le moindre effort. «Retrouver les vertus du sport à 40-50 ans, c'est une très bonne chose, mais il faut à tout prix voir un cardiologue qui recherchera d'éventuels facteurs de risque, qui vous fera passer un électrocardiogramme, et surtout, qui vous soumettra à une épreuve d'effort», explique le Dr Kacet.

Ces facteurs de risque concernent d'abord l'âge, le sexe et l'hérédité. Les risques d'accident sont ainsi plus importants chez les plus de 40 ans, chez les hommes et chez les personnes ayant des antécédents familiaux. D'autres facteurs sont également à prendre en compte, comme le diabète, l'hypertension artérielle, le tabagisme et l'obésité.

Une visite chez un cardiologue permettra de détecter les éventuels problèmes et aboutira soit à un feu vert pour la reprise du sport, soit à la prescription d'activités adaptées.

La fondation Coeur et artères recommande par ailleurs à l'ensemble de la population certaines précautions au moment de faire du sport: toujours effectuer un échauffement d'au moins cinq minutes, ne pas dépasser une intensité qui rendrait impossible le fait de s'exprimer, finir par une récupération active et être attentif aux moindres signaux d'alarme.

Ces signaux sont divers: palpitation cardiaque, douleur dans la poitrine, essoufflement anormal ou malaise survenant pendant ou juste après l'effort. Si l'un ou plusieurs de ces symptômes surviennent, l'activité physique doit immédiatement être interrompue, puis il faut prévenir un médecin.

Le mieux pour éviter tout accident cardiovasculaire reste encore de pratiquer une activité physique quotidienne. La fondation Coeur et artères préconise 30 minutes de sport par jour. «Cela peut être de la marche à une vitesse soutenue, de la course à pied, du vélo, de la natation», détaille le Dr Kacet. «On peut même prendre les escaliers plutôt que l'ascenseur ou aller faire ses courses en marchant plutôt qu'en voiture. De toute façon, il vaut toujours mieux une activité physique quelle qu'elle soit plutôt que rien du tout», insiste-t-il.

En France, selon la fondation Coeur et artères, 180 000 personnes meurent de maladies cardiovasculaires chaque année.