Le plus récent bilan de Moisson Montréal est assez tristounet. Le mois dernier, l'organisme montréalais a récupéré 718 000 kg d'aliments destinés aux 211 comptoirs alimentaires des organismes montréalais. C'est quelque 100 000 kg de moins qu'en février 2009.

Durant la récession, de nombreuses entreprises alimentaires ont révisé leur gestion afin de réduire les surplus. Moins de surplus veut aussi dire moins de dons aux organismes communautaires. De plus, les débuts d'année sont toujours moins fastes pour les banques alimentaires.

 

«C'est certain que nous n'avons pas de produits de première qualité comme durant la période des Fêtes, confie Johanne Théroux, directrice générale de Moisson Montréal. Les légumes sont importés, à cette période-ci de l'année. La qualité est toujours moins bonne parce que lorsqu'ils arrivent jusqu'à nous, ils ont perdu beaucoup de fraîcheur.»

Rien pour faciliter la vie des organismes communautaires, le nombre de bénévoles est aussi en baisse. «Certaines entreprises ont réduit les heures permises dans leur programme de bénévolat», constate Johanne Théroux.

Une seule chose n'est pas en baisse à Moisson Montréal: la demande. Depuis un an, l'organisme vit avec les contrecoups de la crise économique et a noté une importante hausse de sa clientèle - de nouveaux chômeurs et des gens qui ont un emploi mais qui n'arrivent plus à joindre les deux bouts.

Presque 35 000 ménages montréalais s'approvisionnent régulièrement à un comptoir alimentaire et 20% de ces bénéficiaires y vont chaque semaine.