Le surpoids, au centre d'une nouvelle polémique sur la place accordée par les compagnies aériennes aux obèses, est un problème de santé mondial qui, selon l'OMS, devrait concerner 2,3 milliards d'adultes d'ici 2015, dont 700 millions d'obèses.

La progression est galopante, puisqu'en 2006 l'Organisation Mondiale de la Santé, parlant d'épidémie du siècle, comptabilisait un milliard d'adultes en surpoids.

Le surpoids commence au dessus de 25 d'indice de masse corporelle (IMC, poids divisé par le carré de la taille en m). On parle d'obésité à partir de 30, elle est dite sévère entre 35 et 40 et morbide au-delà de 40 (par exemple 103 kg pour 1,60m). Au-delà de 50, elle est extrême.

En France comme ailleurs, l'obésité progresse avec un Français adulte sur deux en surcharge pondérale et plus d'un sur six obèse (1 sur 4 prévu à l'horizon 2020). L'obésité morbide touche 500.000 à 800.000 personnes, selon le Dr Vincent Frering, spécialiste de la chirurgie bariatrique.

La fréquence de l'obésité est plus importante chez les femmes que chez les hommes, à l'inverse du surpoids plus fréquent chez les hommes.

Un obèse a douze fois plus de risque d'être traité pour des facteurs de risques vasculaires (diabète, hypertension, anomalies des graisses du sang...) qu'une personne de poids normal. L'obésité est aussi la cause de plusieurs types de cancer et de troubles musculo-squelettiques, en particulier l'arthrose.

«L'obésité est une vraie maladie, qui tue», rappelait il y a quelques mois le Dr Frering.

Ses causes sont multiples : facteurs génétiques, dérèglements hormonaux ou glandulaires, mais aussi mode de vie, avec une alimentation trop riche et une vie trop sédentaire.

Depuis quelques années, des associations se mobilisent pour soutenir les obèses et éventuellement prendre leur défense. 27 d'entre elles se sont regroupées en 2003 dans le Collectif national des associations d'obèses (CNAO).

Pour sa secrétaire générale Marie Citrini, il faudrait «démarginaliser» les obèses, changer le regard de la société et leur redonner l'estime de soi, pour leur permettre d'«entendre le discours médical sur les risques qu'ils courent» s'ils ne font rien.

La carte de l'obésité recouvre souvent celle de la précarité, avec une proportion d'obèses plus importante dans les populations pauvres. En 2006, près de 20% des personnes gagnant moins de 900 euros étaient obèses contre seulement 7% de celles gagnant plus de 3.800 euros par mois.

L'obésité frappe d'ailleurs de plus en plus les pays en développement, où la malnutrition fait des ravages. Même en Chine, la prévalence peut atteindre 20% dans certains villes, selon l'OMS, avec une explosion de l'obésité infantile.

Petite note d'optimisme : des études américaines ont fait apparaître il y a une semaine que le rythme de progression de l'obésité aux États-Unis, qui concerne un tiers des adultes, semblait se ralentir.