Les femmes et les hommes dont le tour de cuisse est inférieur à 60 centimètres courraient un risque accru de mort prématurée et de maladies cardiaques, selon une étude publiée vendredi.

Cette association entre des cuisses fines et des problèmes cardiaques pourrait constituer un signe d'alerte supplémentaire pour aider les médecins à identifier les patients à risque cardiovasculaire, selon l'étude parue dans le British Medical Journal (BMJ).Le Pr Berit Heitmann et ses collègues de Copenhague ont examiné des données concernant 1.436 hommes et 1.380 femmes dont les mensurations (taille, poids, tour de taille...) avaient été prises à la fin des années 1980.

Sur les douze années suivantes, un peu plus de 400 d'entre eux sont morts et 540 autres ont souffert de maladies cardiovasculaires, dont approximativement deux fois plus d'hommes.

Les personnes sans problèmes cardiaques avaient des cuisses significativement plus épaisses, une fois les autres facteurs de risque pris en compte (obésité générale ou abdominale, excès de cholestérol, hypertension, tabagisme...).

Les auteurs danois relèvent un «effet de seuil» qui se traduit par un risque grandement accru de mort prématurée en-dessous d'environ 60 cm. Mais avoir des cuisses énormes ne semble pas présenter d'avantages, d'après eux.

Ceux qui ont les cuisses les plus fines auraient trois plus de risque de décéder prématurément et un risque cardiovasculaire de plus du double.

La faiblesse de la masse musculaire expliquerait le risque cardiaque, avancent les auteurs.

De toute façon, des recherches complémentaires s'imposent pour valider ce nouvel outil d'aide au repérage des patients à risque.

Le médecin australien Ian Scott exprime son scepticisme en estimant «peu probable que le tour de cuisse devienne utile en clinique», dans un commentaire publié par BMJ.