Les adolescents de la région aux prises avec un surplus de poids ou souffrant d'obésité disposent maintenant d'une belle opportunité pour apprendre à combiner bonnes habitudes alimentaires et activités physiques.

La Clinique multidisciplinaire de l'adolescence de l'Hôpital de Chicoutimi et le Module des sciences de l'activité physique et de la santé de l'Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) unissent en effet leurs efforts pour lancer un important projet de recherche. Ils recrutent en ce moment 20 adolescents pour mesurer l'impact de l'activité physique, combinée à une prise en charge multidisciplinaire, dans l'évaluation et le traitement du surplus pondéral et de l'obésité parmi cette clientèle.La Dre Johanne Harvey, pédiatre spécialiste en médecine de l'adolescence et coordonnatr ice médicale de la Clinique multidisciplinaire de l'adolescence et Patricia Blackburn, professeure à l'UQAC, sont les deux initiatrices de ce nouveau projet qui, s'il est concluant, pourrait s'étendre à d'autres régions du Québec.

«Depuis plus de quatre ans, à la Clinique vie saine et en santé, nous travaillons avec des adolescents selon une structure multidisciplinaire comprenant une infirmière clinicienne, une nutritionniste, un psychologue et, comme nous impliquons la famille, un travailleur social pour donner des trucs aux parents. Le but n'est pas de mettre les jeunes au régime, mais de les motiver à adopter de bonnes habitudes de vie. Habituellement, l'Indice de masse corporelle (IMC) diminue au fil des mois, ou au moins nous arrêtons la progression. Mais au fil des ans, j'ai constaté qu'il est difficile, en parallèle, de motiver les adolescents à faire de l'activité physique», raconte la Dre Harvey.

Elle a donc fait des démarches auprès de l'UQAC pour voir s'il serait possible d'établir un partenariat avec un étudiant en kinésiologie ou en activité physique, afin de faire l'évaluation de leurs conditions et les inciter à adopter un mode de vie plus actif en découvrant de nouvelles activités.

L'intérêt de Patricia Blackburn, qui s'est déjà penchée sur le sujet de l'obésité chez les adultes, a permis de monter un programme plus ambitieux et plus concret. «Nous avons impliqué nos équipes et tout le monde a embarqué avec enthousiasme. Au Québec, près de 25% des enfants et des adolescents souffrent de surplus de poids ou d'obésité. L'Organisation mondiale de la santé qualifie d'ailleurs cette réalité d'épidémie», rappel e Patricia Blackburn.

La Dre Johanne Harvey précise que l'objectif est de donner aux jeunes le goût de vivre une vie saine et en santé : «Ils n'ont pas besoin de modèles pour passer des heures devant la télévision ou l'ordinateur. Mais nous allons les aider à découvrir de nouvelles activités», promet la pédiatre.

Pas question d'un régime

Les adolescents qui accepteront de prendre part à l'étude devront s'activer au moins trois fois par semaine. En contrepartie, ils auront droit à un suivi médical, psychologique et physique complet, en plus d'avoir accès aux équipements du Pavillon sportif de l'UQAC gratuitement pendant 16 semaines.

«Il n'est pas question de parler de régime ou spécifiquement de perte de poids. Nous voulons inciter les jeunes à bouger davantage tout en adoptant de saines habitudes alimentaires. Nous pensons qu'en leur proposant des activités de groupe et individuelles diversifiées, nous allons les aider à trouver un sport qu'ils aiment», explique la professeure Patricia Blackburn.

Plus précisément, le projet démarrera le 8 septembre et durera 16 semaines. Durant ces quatre mois, ils suivront trois entraînements par semaine, le mardi soir, le jeudi soir et le samedi après-midi, avec un étudiant en kinésiologie, au Pavillon sportif de l'UQAC, en plus d'avoir accès gratuitement à la salle d'entraînement durant tout le programme. Leur condition physique aura au préalable été évaluée, tout comme leurs mesures biométriques. Ils seront également suivis par un médecin, une nutritionniste, un psychologue et un travailleur social.

«Toutes les semaines, ils auront droit à une capsule d'une demi-heure sur un sujet santé. Nous allons rendre l'exercice motivant et agréable et nous allons les accompagner tout au long des 16 semaines», souligne la pédiatre Johanne Harvey.

L'objectif est évidemment de voir s'ils ont amélioré leur condition physique durant leur quatre mois et d'évaluer s'ils sont demeurés actifs après. Ils seront donc revus quatre et huit mois après la fin du projet. La Dre Harvey précise que s'ils ont besoin de support ou s'ils ont des questions après l'expérience, un suivi leur sera offert.

«Pour cette première étape, nous n'avons peut-être pas un grand échantillon, mais nous allons aller chercher certaines valeurs statistiques. Si les résultats sont probants, nous pourrions nous associer avec d'autres cliniques du genre pour augmenter le nombre de participants», précise la Dre Johanne Harvey.

L'étude, approuvée par le Comité d'éthique de l'Hôpital de Chicoutimi, concerne autant les garçons que les filles âgés entre 12 et 18 ans. Ils doivent avoir une référence médicale pour adhérer au programme. Il y a un maximum de 20 participants. Pour recevoir plus d'informations ou s'inscrire, il faut communiquer avec Véronique Julien au 418-545-5011, poste 4481.