La grippe A (H1N1) a fait une nouvelle victime hier au Québec, ce qui porte à 18 le nombre de décès survenus depuis l'éclosion de la pandémie en avril. Il s'agit toutefois de l'un des derniers décomptes quotidiens des autorités sanitaires locales. À la demande de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les pays ont abandonné hier le recensement des cas de grippe A (H1N1) pour se concentrer sur l'étude générale de la pandémie.

«On délaisse le recensement individuel pour se tourner vers un portrait global appelé Surveillance influenza. Ce document d'analyse hebdomadaire sera publié tous les vendredis à 16h. Il révélera le portrait global de la situation et toute nouvelle tendance», a dit hier l'administrateur en chef de la santé publique du Canada, David Butler-Jones.

 

Selon l'OMS, le virus de la grippe A (H1N1) se propage dans le monde à une vitesse «sans précédent» par rapport à d'autres pandémies. «Au cours des pandémies dans le passé, il a fallu plus de six mois aux virus grippaux pour se propager aussi largement que l'a fait le nouveau virus H1N1 en moins de six semaines», a relevé l'organisation dans une note publiée sur son site internet.

Pour cette raison, il serait «improductif» de demander aux pays touchés de continuer de faire des statistiques exhaustives des cas de grippe porcine, selon l'OMS.

Le Canada se conforme donc à cette demande. «Nous continuerons malgré tout d'observer comment l'influenza se répand au pays et de répondre rapidement aux situations de crise», a assuré la ministre fédérale de la Santé, Leona Aglukkaq. Les cas inhabituels, les mutations du virus et les éclosions dans des endroits isolés continueront de faire l'objet de suivis étroits.

Assez de vaccins

La majorité des cas de grippe A (H1N1) au Canada sont encore bénins. «On note une baisse du nombre de personnes qui demandent des soins pour la grippe A (H1N1)», a dit Mme Aglukkaq.

Mais ce n'est qu'une accalmie. Selon l'OMS, tous les pays auront besoin de vaccins au cours des prochains mois pour contrer la deuxième vague de grippe. «Virtuellement, les 6,8 milliards d'habitants de la planète sont susceptibles d'être contaminés», a affirmé un porte-parole de l'OMS, Gregory Hartl.

Au Canada, on assure que l'on a largement assez de doses de vaccin. M. Butler-Jones assure même que le pays sera mieux outillé que les États-Unis et la Grande-Bretagne, car on a commencé à constituer des réserves de vaccins il y a 10 ans.

Grâce à des ententes avec des sociétés pharmaceutiques, le Canada est en mesure de produire près de 14 millions de doses par mois. «Donc, en quelques mois, nous aurons assez de vaccins pour que tous les habitants du Canada reçoivent au moins une dose, ce qui sera possiblement suffisant pour la plupart d'entre nous», a dit M. Butler-Jones dans une entrevue au Globe and Mail.

La ministre Aglukkaq assure pour sa part que les vaccins seront prêts à la fin du mois d'octobre ou au début du mois de novembre. Les travailleurs du milieu de la santé, les personnes aux prises avec des maladies chroniques et les membres des communautés isolées les recevront en priorité.

L'Assemblée des Premières Nations a d'ailleurs officiellement demandé hier que les communautés autochtones, jusqu'à maintenant plus touchées que le reste de la population par la grippe A (H1N1), reçoivent le vaccin en priorité.