Les Français dorment de moins en moins, grignotant chaque année quelques minutes de la durée de leur sommeil quotidien descendue cette année au-dessous de sept heures en semaine, selon une étude publiée mardi.

La durée moyenne des nuits des personnes interrogées est de 6h58 en semaine, et de 7h50 le week-end, selon un sondage réalisé pour l'Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV).

33% des personnes interrogées, particulièrement les plus de 35 ans, dorment six heures ou moins en semaine, et 17% le week-end. Un tiers des gens disent mal dormir et 55% voudraient dormir 8 à 9h.

En 50 ans, la réduction du temps quotidien du sommeil a été d'environ une heure 30. Sur une année, il nous manque plus d'un mois et demi de sommeil par rapport à nos besoins.

Parmi les raisons de ce sommeil insuffisant, le Pr Damien Léger, président du conseil scientifique de l'INSV, cite l'«électronicisation» des chambres, avec réveils lumineux, télévision, radio, téléphone portable, ordinateur... «La majorité des gens ont 3 ou 4 équipements électroniques dans leur chambre, surtout les plus jeunes», dit-il.

Il relève aussi une insomnie des 25-35 ans, due notamment au stress de la première expérience professionnelle.

Certes, 13% des Français font la sieste dans la journée, mais selon le Pr Léger «ils font des siestes trop longues, de 1h ou 1h30», qui grapillent sur le temps de sommeil de la nuit suivante et dont ils sortent «dans le cirage».

«On recommande des siestes d'un quart d'heure ou 20 mn», y compris sur le lieu de travail, dit-il. Pour l'INSV, la sieste permet en effet de «maintenir la vigilance pour le reste de la journée».

Le manque de sommeil est lourd de conséquences. Il favorise l'obésité et le diabète, mais aussi les affections cardio-vasculaires ou psychiques telles qu'anxiété ou dépression. Sans compter que selon l'Association professionnelle autoroutes et ouvrages routiers (ASFA) la somnolence est la première cause d'accidents sur autoroute (1 sur 3), avant l'alcool (1 sur 6) et la vitesse (1 sur 10).

Enfin selon le Pr Léger près de la moitié des parents sous-estiment le besoin de sommeil de leurs jeunes enfants, qui varie de 14-15h à six mois à 12h vers 3/4 ans.