Québec investit près de 100 millions de dollars pour construire un nouveau centre d'oncologie à l'hôpital Charles-LeMoyne. À partir de 2010, les personnes atteintes du cancer qui habitent la Montérégie n'auront plus à faire des allers-retours quotidiens entre la Rive-Sud et Montréal ou Sherbrooke pour recevoir leurs traitements de radiothérapie, qui durent quelques minutes à peine.

Le ministre de la Santé, Yves Bolduc, a levé hier la première pelletée de terre des travaux de construction de ce complexe des plus attendus sur la Rive-Sud. À l'heure actuelle, près de 3000 malades par année doivent se déplacer jusqu'à Montréal ou Sherbrooke pour y être traités en radiothérapie. «Cela n'a pas de sens, a lancé hier le directeur du centre intégré de cancérologie de la Montérégie (CICM), le Dr Jean Latreille. On va enfin pouvoir diminuer le stress des patients, améliorer leur vie et celle de leur entourage.»

 

Le nouveau centre de 11 800 m2 comptera huit salles de radiothérapie et des salles de chimiothérapie, en plus des locaux requis pour la recherche et la formation de futurs médecins spécialistes en collaboration avec l'Université de Sherbrooke. Il doit ouvrir progressivement au plus tôt à la fin de 2010, pour être pleinement opérationnel en 2012. Des 99,5 millions en jeu, le tiers servira à l'achat de matériel.

Sitôt construit, le nouveau centre pourrait faire l'objet d'un agrandissement à brève échéance. Selon l'Agence de santé et de services sociaux de la Montérégie, le centre affichera presque complet dès son ouverture alors que le vieillissement de la population devrait entraîner une hausse du nombre de cas de cancer au cours des prochaines années. Le ministre Bolduc a donc déjà ouvert la porte, hier, à l'aménagement de deux salles de radiothérapie supplémentaires.

Pas de PPP

Le centre de la Montérégie ne sera pas bâti en partenariat avec le secteur privé. Le Dr Bolduc a indiqué que le mode traditionnel avait été privilégié notamment parce qu'il ne s'agit pas de la construction d'un tout nouvel établissement, comme au CHUM, mais plutôt de l'agrandissement d'un édifice déjà existant.

Le ministre Bolduc a par ailleurs assuré, hier, qu'il ne regrette pas que le CHUM soit construit en partenariat avec le secteur privé, bien que l'une des entreprises partenaires éprouve des difficultés financières. «Même en mode conventionnel, on fait affaire avec des partenaires qui peuvent se trouver en difficulté, avec la crise financière», a-t-il indiqué hier.