Les cas de maladies sexuellement transmissibles comme la syphilis, la gonorrhée et la chlamydiase sont en forte augmentation aux États-Unis, touchant surtout la minorité noire notamment les femmes, selon des statistiques fédérales publiées mardi.

Le rapport des Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC) a enregistré plus de 1,1 million de cas de chlamydiase en 2007, représentant un accroissement d'environ un million de cas comparativement à 2006, soit un niveau record dans les annales des CDC.

La gonorrhée, deuxième maladie sexuellement transmissible (MST) la plus fréquente, a touché plus de 350 000 personnes en 2007.

Il est toutefois estimé que plus de la moitié de tous les cas de chlamydiase et de gonorrhée continuent à ne pas être diagnostiqués.

Les CDC ont également indiqué que les cas de syphilis continuent à s'accroître. Cette maladie, en passe d'être éradiquée à la fin des années 90 aux États-Unis, a commencé à de nouveau représenter une menace sanitaire en 2001, enregistrant une augmentation de 15,2% des cas entre 2006 et 2007.

Ces trois maladies sexuellement transmissibles touchent surtout les Noirs. Alors que cette minorité ne représente que 12% de la population américaine, elle comptait en 2007 pour environ 70% des cas déclarés de gonorrhée et pour près de la moitié des cas de syphilis (46%) et de toutes les chlamydiases (48%).

«La fréquence et l'étendue de ces maladies dans la population devrait nous rappeler que les MST demeurent une grave menace à la santé publique aux États-Unis, surtout chez les femmes et les minorités éthniques et raciales», souligne le Dr John Douglas, directeur de la division de prévention des maladies sexuellement transmissibles aux CDC.

«Non soignés, la chlamydiase et la gonorrhée peuvent provoquer (dans 40% des cas), l'infertilité et empêcher des femmes d'avoir des enfants», met-il en garde.

Pourtant insiste le médecin, «les conséquences graves de ces maladies sont totalement évitables ... par la prévention».

Les femmes, surtout parmi les minorités, ont continué à être les plus touchées en 2007 par la chlamydiase avec un taux d'infection trois fois plus élevé que chez les hommes, 543,6 cas pour 100 000 femmes comparativement à 190 cas pour 100 000 hommes.

Le taux de gonorrhée a aussi été plus élevé chez les femmes durant cette même année avec une 123,5 cas pour 100 000 contre 113,7 cas pour 100 000 parmi les hommes.

Bien que ces deux maladies puissent être aisément diagnostiquées et traitées, elles sont le plus souvent sans symptôme et reste indétectées.