Les Inuits affichent le plus haut taux de cancer du poumon au monde et la maladie est en progression au sein de cette population nordique, conclut une étude de chercheurs canadiens dévoilée jeudi lors d'un congrès scientifique sur l'Arctique.

La prévalence du cancer du poumon a plus que doublé chez les hommes et quadruplé chez les femmes au cours des 35 dernières années parmi les Inuits, avec une pointe encore plus importante parmi ceux vivant dans le Grand nord canadien, estime l'équipe du professeur Kue Young de l'école de santé publique de l'Université de Toronto.

Les chercheurs ont comparé les taux de différents cancers chez les Inuits du Canada, en Alaska et au Groenland pendant deux périodes différentes de 1969 à 1973 et de 1999 à 2003.

Ils ont aussi comparé ces taux à ceux de la population américaine blanche. La prévalence du cancer du poumon, une cause importante de décès, est deux fois plus élevée chez les Inuits que parmi les Blancs, écrivent-ils.

«Ce taux, tant chez les hommes que chez les femmes, est le plus élevé au monde», souligne l'étude publiée dans l'International Journal of Circumpolar Health et dont les conclusions ont été dévoilées lors d'un Congrès à l'Université Laval de Québec sur les changements climatique dans l'Arctique.

«L'explication la plus logique (à ce taux élevé) est le fort taux de tabagisme parmi les Inuits», a indiqué M. Young à l'AFP. Selon l'institut officiel Statistique Canada, quelque 58% des Inuits canadiens fument régulièrement, trois fois plus que la moyenne nationale.

Les taux de cancers du côlon, du foie et de l'oesophage sont aussi beaucoup plus élevés chez les Inuits, mais ils sont inférieurs pour les cancers du sein et de la prostate, selon l'étude.

«De manière générale, le risque de cancer chez les hommes et femmes inuits n'est pas significativement différent de celui des Américains blancs», nuance l'étude.