Un nouveau restaurant parisien où officie un jeune chef passé par Singapour et la Suisse, Porte 12, et un établissement bordelais lancé par deux couples d'amis, Miles, sont les meilleures tables ex aequo de l'édition 2015 du guide Fooding qui sort jeudi.

Né il y a 14 ans, le Fooding, qui se veut l'expression du «goût de l'époque», recommande dans sa version papier quelque 800 adresses en France, de la grande table au «finger food» en passant par le bar à tapas.

«Le public a bien compris que ce n'était pas forcément dans les grandes maisons qu'on se régalait et qu'on nous proposait les choses les plus sincères», commente Alexandre Cammas, l'un des fondateurs du guide, interrogé par l'AFP.

D'autant plus dans un contexte de crise, «qui met en avant plus le talent et les rapports créativité-qualité prix que la débauche de moyens dans les restaurants», dit-il.

Pour cette édition, «on a été submergés par les bonnes adresses. Le niveau a été très relevé», se félicite encore Alexandre Cammas, soulignant un «équilibre entre Paris et la province» dans le palmarès.

En témoigne l'attribution du prix de meilleure table ex aequo. Ouvert le 16 septembre à Paris, Porte 12  a été cofinancé par André Chiang, chef du restaurant André à Singapour, dont l'ancien second, Vincent Crépel, 30 ans, est aux manettes.

«C'est une des adresses les plus singulières de l'année», estime Alexandre Cammas à propos de ce restaurant de 32 couverts, installé dans un ancien atelier du 10e arrondissement, qui propose le soir des menus de cinq ou six plats (58 ou 65 euros), comprenant notamment un maquereau accompagné d'un sorbet concombre, salicornes et algues.

À Bordeaux, le guide récompense Miles, ouvert par quatre amis qui se sont connus à l'école de gastronomie Grégoire Ferrandi à Paris, et sont passés dans des restaurants renommés.

Résultat, une «super table, juge Alexandre Cammas, qui n'est pas seulement juste un comptoir, pas non plus un restaurant vraiment», et offre un menu dégustation surprise (le soir, 38 euros).

Parmi ses prix, le guide couronne aussi quatre bistrots, à Paris, Lyon et Clermont-Ferrand.

Il propose également un supplément intitulé Quand la cuisine devient folle, qui évoque des sujets aussi divers que la vie nocturne des chefs, les caprices culinaires des célébrités sur leurs yachts, un chef à domicile qui officie nu sous son tablier, mais aussi les violences en cuisine, un thème qui fera l'objet d'un colloque coorganisé à Sciences Po lundi soir avec le site Atabula.