Dans un secteur où la concurrence est forte et le client, de plus en plus exigeant, de nouvelles tendances se dessinent pour offrir - au-delà du soin - une nouvelle expérience beauté.

MISE EN PLIS SUR LE POUCE

Pour un 5 à 7, une réunion importante, un événement qui s'annonce à la dernière minute ou pour voler un moment juste pour soi, l'option mise en plis express nous propose de nous mettre sur notre trente et un en une trentaine de minutes, pour une trentaine de dollars !

Après les bars à ongles, les bars à cheveux font leur entrée à Montréal. Le concept : offrir aux clientes un brushing express et un moment de détente, sans flafla. Pas de coloration, pas de coupe et pas de pression pour rester plus longtemps sur la chaise du coiffeur. Juste un shampooing et une mise en plis, pendant que madame, assise au «bar», sirote un café - ou, mieux, un mimosa ! - dans un environnement conçu pour elle : pas de miroir (trop stressant!), mais plutôt des films de filles, un décor soigné, une tablette à son poste et des magazines à volonté.

Nouvelle tendance ? Pas tout à fait. L'idée du «wash-blow-and-go» nous vient de nos voisins du Sud et a traversé la frontière il y a plus ou moins cinq ans avec l'arrivée d'un premier commerce du genre, le bar Bleu, avenue Fairmount, dans le Mile End. Le salon a depuis fermé ses portes.

«Un problème de marketing », nous explique-t-on au bar à ongles Rouge Fairmount, grand frère de Bleu. D'autres bars à mise en plis qui avaient poussé dans la foulée ont aussi dû fermer boutique. Les femmes seraient-elles, comme le veut la légende, fidèles à leur coiffeur? Rien de moins certain.

«La situation géographique est cruciale pour ce genre d'entreprise», pense Nauz Didai, propriétaire du StyleBar, qui a choisi d'installer son commerce en plein coeur du centre-ville où elle rejoint une clientèle d'affaires et les touristes des hôtels environnants.

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Après les bars à ongles, les bars à cheveux font leur entrée à Montréal. Le concept: offrir aux clientes un brushing express et un moment de détente, sans flafla.

D'ici quelque temps, d'autres succursales du StyleBar devraient d'ailleurs voir le jour aux Galeries D'Anjou et au Carrefour Laval.

Au printemps dernier, un autre bar à coiffure, Bløme, a également ouvert ses portes dans le Vieux-Montréal, pas très loin d'une clientèle bien ciblée. «Idéalement situé à proximité des meilleurs restaurants, bars et discothèques», souligne-t-on sur le site du salon. Même service, même prix, même traitement VIP, à quelques détails près : on offre également ici le bar à ongles, alors que le StyleBar a étendu ses services à la coupe et à la coloration à la demande des clients.

D'un côté comme de l'autre, on s'est adapté aux disponibilités de la clientèle en ouvrant les dimanches et en étendant les heures de service en soirée. On s'y pointe avec ou sans rendez-vous. « Ça vient répondre à un besoin de détente et d'efficacité, estime Audrey Attias, copropriétaire de Bløme. Et les clientes nous disent qu'on en avait bien besoin à Montréal. »

Meilleure connaissance de la clientèle pour les services offerts, meilleur positionnement: le temps dira si l'idée est assez porteuse pour s'inscrire dans la durée, malgré des débuts timides.

LES SALONS TOUT-EN-UN

Composer un seul numéro pour se faire coiffer, épiler, manucurer. C'est possible ! Les salons de beauté tout-en-un font leur entrée à Montréal, au plaisir des clients dont les minutes sont comptées.

«Pour moi, c'était logique », affirme Arie Benchetrit, propriétaire de M Salon, qui a ouvert un premier commerce à Griffintown en janvier 2014, puis un autre il y a deux mois à L'Île-des-Soeurs (Pointe-Nord) : deux quartiers en croissance où il rejoint une clientèle de jeunes professionnels.

Logique, en effet. Même qu'on peut se demander pourquoi on n'y avait pas pensé avant ! Le concept aurait déjà existé avant que l'on commence à se spécialiser, selon M. Benchetrit. Il serait donc de retour, mais dans un environnement plus léché, plus moderne, qui fait également une place à une clientèle émergente: les hommes.

Sur le plan du décor, on a d'ailleurs misé sur un environnement neutre, en noir et blanc, où monsieur peut recevoir des soins de beauté sans se sentir étranger. Et la stratégie fonctionne. Les clients masculins y viennent, tout comme les femmes, pour des services d'épilation, de coiffure, de manucure et pédicure, et bientôt des soins du visage.

Ouvert depuis plus de 25 ans, avenue Laurier à Outremont, le salon Orbite a vu la demande pour ses soins esthétiques (maquillage, manucure et pédicure) augmenter dans les dernières années. Question d'économie de temps, croit son gérant Sylvain Ruest.

PHOTO FOURNIE PAR M. SALON

Sylvain Ruest explique cette tendance par le fait que les clients sont plus à l'affût, grâce aux médias sociaux, de ce qui se fait partout ailleurs. Ils seraient, par conséquent, plus déterminés à recevoir un service de qualité. Et cela passe également par une offre plus complète. On songe d'ailleurs à ajouter d'autres soins à la carte du salon.

On comprend qu'à l'ère où chacun mène sa course contre la montre, l'idée de recevoir tous ses soins au même endroit soit bien reçue. Mais il y aurait peut-être une autre explication. «C'est rassurant d'aller à un endroit où tout le monde finit par vous connaître», souligne le propriétaire des M Salon. Détente, chaleur, efficacité... Un autre concept en émergence qu'on voudra suivre de près.

UN SALON MOBILE

Toujours dans cette idée d'aller à la rencontre du client, le salon La Rousse a eu l'idée de profiter de l'engouement pour les camions de rue pour présenter ses propres soins ambulants (coiffure, maquillage et pédicure-manucure). Dès le printemps, le camion de rue se déplacera dans divers événements «de filles», comme les bals de fin d'études, les mariages et les «bachelorettes».