On l'a connue enfant dans E.T., adulte dans The Wedding Singer, la voici maintenant mère de famille approchant la quarantaine et comme plusieurs autres femmes de Hollywood, Drew Barrymore choisit de se mettre maintenant en scène différemment, en PDG sans costard, histoire de vendre des produits de beauté et un peu de son style de vie décontracté, rempli d'humour. Portrait d'une actrice en affaires et d'une nouvelle tendance.

Il y a tout un buzz actuellement à Hollywood autour d'une nouvelle série d'actrices qui ont décidé de se lancer en affaires, pour commercialiser leur célébrité afin de vendre autre chose que du cinéma. Pour vendre un style de vie.

«Vous aimez qui nous sommes? Alors venez voir comment on fait...»

Il y a Gwyneth Paltrow avec son site web Goop, Blake Lively (enceinte) et son site Preserve, il y a Ellen DeGeneres qui vient de lancer la marque E.D. pour vendre des objets de maison, Reese Whiterspoon qui se prépare à lancer une marque appelée Draper James...

Et il y a aussi Drew Barrymore, l'adorable petite fille que l'on a connue dans E.T. et qui aujourd'hui, à 39 ans, est devenue productrice de films, actrice incontournable dans le vaste monde des palmarès américains et directrice d'une marque de produits de beauté et de parfums abordables appelée Flower, vendus en exclusivité chez Walmart.

Je la rencontre à Toronto, où elle était de passage le mois dernier pour parler de sa nouvelle ligne de rouges à lèvres, fards, mascaras et cie, qui viennent tout juste d'arriver au Canada.

La super célébrité, sympathique, magnifique, accessible, rigole quand je lui demande si elle est en train de construire une marque autour de son art de vivre...

«Moi? Reine de l'art de vivre? Je ne me vois tellement pas en train de dire à quiconque comment recevoir à souper!», lance-t-elle, tout en mimant les gestes de la parfaite hôtesse. «Mettons que je saurais plutôt leur conseiller comment commander des plats à faire livrer...» («Et puis, ajoute-t-elle, je trouve que tous ces trucs d'art de vivre manquent un peu de sens de l'humour...»)

Mais un magazine, un site web, qui causeraient de beauté, de mode, de cheveux, de zénitude et autres sujets liés à l'art de se sentir pleinement belle? «Ça oui, ça je pourrais très bien faire ça.»

En personne, Drew Barrymore est encore plus belle qu'à l'écran ou sur papier. Avec ses yeux de biche et ses interminables cils, on pense à Catherine Deneuve ou à sa fille, la sublime Chiara Mastroianni. On la sent bien dans sa peau, même si elle fait des blagues sur son pull qu'elle considère avoir mal choisi ce jour-là et qu'elle dit se sentir tout sauf «glamourous et parfaite». Lorsqu'on lui demande ce qu'elle préfère manger, elle dit qu'elle adore les pâtes, beaucoup de pâtes, avec des tomates mais aussi de la crème... On est loin des régimes «désintox» et autres boissons magiques au poivre de Cayenne ou au jus de chou frisé préconisés par certaines de ses collègues et leur style de vie.

Chez Drew, tout est plutôt cool...

Profiter de chaque étape

On parle avec elle comme on parlerait avec une copine réaliste, drôle.

Ensemble, on discute même de ménage, parce que je rêve de savoir si, quand on est une mégavedette à Hollywood, on est exemptée de tâches ménagères. «Pas du tout», répond-elle très sérieusement. «Oui, ma maison devient en gros désordre, imagine, avec deux jeunes enfants, et oui, c'est moi qui m'en occupe!»

Sa fille Olive, que l'on peut voir sur les pubs du parfum Cherished, a 2 ans, et son autre fille Frankie a maintenant 6 mois. Leur père, le troisième mari de Drew, Will Kopelman, est aussi sur une des annonces de parfum, Sultry.

Lorsque je lui pose des questions sur le sort que réserve Hollywood aux femmes après un certain âge, Drew Barrymore répond gentiment, mais presque en bâillant. «Ouais ouais ouais...» Visiblement, ce sujet l'ennuie un peu et elle a plus envie de parler de ses projets que de se plaindre de l'état du monde. Quand je lui demande si c'est pour cela que les actrices comme elle ou Gwyneth Paltrow diversifient leurs activités, elle m'explique qu'elle est en affaires depuis un moment puisqu'elle produit des films et qu'elle est dans le monde de la beauté depuis longtemps, parce qu'elle a été pendant cinq ans porte-parole de la marque Cover Girl. «J'ai toujours aimé l'équilibre entre les affaires et la création.» Et avoir une entreprise, dit-elle, correspond à un mode de vie pas mal plus adapté à la vie familiale que le cinéma...

Est-ce dire qu'elle n'a aucunement peur des années qui filent? «Il faut profiter du temps qui passe. Profiter de chaque étape du parcours parce que vieillir est une chose positive de tant de façons. On devient meilleure, plus calme... Et puis ça ne sert à rien de se battre contre la réalité. Et pourquoi au juste?»

Vendre autre chose que des films

Il y a eu Gwyneth Paltrow avec son site web Goop. Puis Jessica Alba, Drew Barrymore, Ellen DeGeneres... Et bientôt Reese Whiterspoon. Les actrices de Hollywood diversifient leurs produits. En plus des films, elles vendent maintenant des petits pots naturels pour les enfants, des vêtements, des recettes, du maquillage... Bienvenue dans l'univers de l'actrice qui n'a pas envie de mettre tous ses oeufs dans le même panier et qui mise sur sa notoriété pour se lancer en affaires.

GOOP

Lancé en 2008 par l'actrice oscarisée Gwyneth Paltrow - qui avait auparavant animé une série d'émissions de tourisme culinaire avec le chef Mario Batali -, Goop est un site web qui fonctionne avec des lettres hebdomadaires envoyées par courriel à ses abonnés. On y parle de mode, de voyage, de recettes... On y propose des produits créés expressément pour le site, par des designers avant-gardistes notamment - la marque québécoise Mackage en a d'ailleurs fait partie. L'idée du site est simple : mettre de l'avant un mode de vie qui ressemble à celui de l'actrice. Au menu, donc, yoga, temps en famille - elle a d'ailleurs lancé une controverse en disant qu'on devrait tous moins travailler -, voyages, alimentation draconienne... Car Mme Paltrow n'est plus macrobiotique comme quand elle avait 20 ans, mais c'est tout comme et elle propose allègrement le smoothie au chou au petit-déjeuner. Elle a d'ailleurs publié un livre sur l'art de s'alimenter sans gluten, sans lactose, pratiquement sans sucre, sans gras animal, etc. Tout un programme.

PRESERVE

Même si elle est encore jeune - seulement 27 ans -, l'actrice Blake Lively, la Serena de Gossip Girl, vient de lancer son propre site web, Preserve, un peu magazine, un peu site de commerce en ligne. Protégée de Martha Stewart - son mariage avec l'acteur canadien Ryan Reynolds a d'ailleurs fait l'objet d'un reportage dans le magazine de la grande prêtresse du «lifestyle» américain -, Lively y étale ses choix de vie en tous genres, de ses recettes préférées à ses vêtements préférés à ses objets de décoration préférés, en passant par ses oeuvres philanthropiques préférées... Vous voyez le topo. C'est là qu'elle a annoncé qu'elle était enceinte de son premier enfant.

THE HONEST COMPANY

L'actrice Drew Barrymore avoue qu'elle aurait voulu lancer elle-même cette entreprise spécialisée en produits naturels pour enfants lancée plutôt par sa collègue l'actrice Jessica Alba (Dark Angel, Spy Kids 4). Ici, on ne prétend pas jouer au magazine. C'est clairement une entreprise de vente en ligne, où on trouve de tout pour les bébés et les enfants, en mode nature, des couches jetables écolos à motifs mignons - beaucoup plus raffinés que ceux des couches jetables que l'on trouve dans les grandes surfaces - au shampooing nature, en passant par les produits de nettoyage pour la maison sans produits chimiques nocifs. On y trouve même des vêtements pour enfants en coton bio...