Au lieu de remplir les rides, pourquoi ne pas plutôt les déloger grâce au kobido, un massage naturel rajeunissant en provenance du Japon?

Plus qu'un massage, le kobido est un rituel de beauté. Les impératrices japonaises bénéficiaient de ce soin dont le nom évoque à lui seul un moment d'extase: la voie de la beauté ancestrale.

Les effets régénérateurs du kobido sont clairement visibles après un traitement: en évacuant les tensions qui marquent le visage, il diminue les rides d'expression. En irriguant les tissus, en tonifiant les muscles, il agit sur la qualité de la peau ainsi que sur les rides et ridules.

«Dans la vie, on plisse les yeux, la bouche ou le front; on amène une tension dans le visage. Le kobido détend les compensations d'expression», nous explique Anne Lucas, massothérapeute et professeure de kobido.

Dans un sens, oui, il s'agit d'un soin de beauté. Mais on est loin du seul soin esthétique: le professionnel travaille avec les techniques du shiatsu sur les méridiens qui soutiennent le système nerveux et énergétique, et avec d'autres techniques qui agissent sur le sang, les muscles, la peau, la lymphe. Le résultat s'exprime sur le visage: figure détendue, peau lisse et yeux pétillants.

Anne Lucas résume ainsi l'approche à ses étudiants: «Cette technique est une véritable chorégraphie du système nerveux (par la détente du dos et de la nuque), énergétique (par les acupressions du crâne et du pourtour des yeux), sanguin et musculaire (pour tonifier le cou et atténuer les rides), lymphatique (par le minutieux drainage au bambou), et elle agit sur les fascias (ces tissus conjonctifs qui produisent le collagène).»

Caractéristique intéressante: le kobido est particulièrement indiqué pour détendre les muscles de la mâchoire malmenés par le stress du quotidien. Les muscles masséters reliant les mâchoires inférieure et supérieure sont éprouvés chez la plupart des gens. Qui ne connaît pas l'expression «serrer les dents»? «On serre les dents pour contenir la tension. On serre les mâchoires, on grince des dents la nuit. C'est le système nerveux qui intervient sur le système musculaire.»

Même si le kobido n'est plus tellement pratiqué au Japon de nos jours, il existe une transmission de maître à élève. Ce n'est que depuis une dizaine d'années que le kobido prend son essor en Europe et en Amérique du Nord.

Photo François Roy, La Presse

Le massothérapeute stimule des points d'acupression sur les méridiens.

90 minutes de détente

On peut décrire le kobido comme une combinaison de remodelage manuel et de massage shiatsu du visage.

«En massage suédois ou en shiatsu, la partie du visage fait aussi partie du protocole, mais on l'utilise peu», signale Anne Lucas, professeure de kobido.

L'idée générale est de stimuler la circulation sanguine du visage, tonifier les muscles et régénérer l'épiderme.

Le massage kobido est d'une durée habituelle de 90 minutes. Le protocole asiatique prévoit l'emploi de serviettes chaudes et d'instruments tels le rouleau de bambou et les pierres de quartz.

Le massothérapeute travaille d'abord le dos, les bras et les mains avant de passer au buste, au crâne et au visage. Trouvaille luxueuse pour la nuque: on balance la tête dans une serviette, de droite à gauche, pour une détente maximale.

Le traitement kobido est effectué par un massothérapeute dans des zones miniatures. Il accomplit une quarantaine de manoeuvres, et chacune est décomposée en trois ou quatre degrés d'intensité.

Du bonheur pour le visage

Sur le visage, on procède, avec le bout des doigts, à des pincements Yoko très vifs et toniques, des points d'acupression, des battements fermes et rythmés (un palper rouler énergique) avec le plat de la main dans le cou et le bas du visage. On travaille les muscles faciaux pour les tonifier (les gonfler), en plus de stimuler des points énergétiques (méridiens).

Puis vient l'étape du drainage. Le massothérapeute utilise des baguettes et un rouleau de bambou. La baguette sert à dégager le creux de la ride. «C'est très beau à voir. C'est un peu comme un mouvement d'archet», souligne Mme Lucas.

L'étape suivante consiste à passer un mince rouleau de bambou sur la figure. Le bambou contient de la silice, nous apprend Mme Lucas, un composé qui favorise la régénération de la peau. «Ça agit particulièrement sur le collagène.» Elle fait remarquer que le bruit de va-et-vient du rouleau induit un état de torpeur, presque d'hypnose, qui favoriserait le sommeil dans les jours suivant le traitement. Vers la fin, des pierres de quartz glacées viennent rouler sur la peau et la calmer.

L'apprentissage du kobido est accessible à tous les massothérapeutes, quelle que soit la technique de base. Il en coûte entre 120$ et 150$ pour le rituel complet de 90 minutes.

Photo François Roy, La Presse

Les pierres de quartz glacées vont rafraîchir la peau et refermer les pores.

J'ai testé le kobido

Notre journaliste a reçu un massage kobido. Voici ses impressions.

«Après les pincements Yoko, j'ai vraiment senti une accélération de mon rythme cardiaque. Donc, le sang afflue réellement plus rapidement. Le massage est apaisant, mais très puissant. Pour moi, le balancement de la nuque dans une serviette constitue un moment de détente très fort de ce massage. Après le palper rouler énergique et le drainage avec le bambou, les pierres de quartz glacées sur le visage créaient une sensation fabuleuse.

«Après le traitement, j'ai remarqué que ma peau était plus douce, plus gonflée, plus brillante. J'étais moins marquée, moins fripée. Mon conjoint m'a dit qu'il avait l'impression que je m'étais fait injecter du Botox!»