Les extensions de cils gagnent en popularité et séduisent celles qui désirent avoir des yeux de star, même au réveil. Pour quelques semaines ou pour un soir, les extensions offrent plusieurs avantages, mais doivent aussi être traitées aux petits soins.

Ce n'est pas d'hier que les femmes veulent sublimer leurs cils. Considérés comme la « fenêtre vers l'âme » par les Égyptiens, les yeux étaient maquillés avec un crayon khôl noir et les cils, enduits d'une pâte. Depuis, nos cils ont fait bien du chemin, de l'invention du mascara à l'arrivée des faux-cils, jusqu'à la dernière tendance en vogue : les extensions de cils.

Les cils revêtent plusieurs symboliques dans l'histoire de l'humanité. Dans la littérature perse, ils étaient considérés comme les armes de l'amour. Dans la Rome antique, de longs cils étaient signe de chasteté, et les femmes appliquaient sur ces derniers une pâte à base de pétales de rose brûlés, de noyaux de datte et de suie pour rendre leur regard plus intense.

Au XIXe siècle, c'est plutôt une mixture à base de sureau, de jus de baies, de cendre et de suie, chauffée pour être ensuite appliquée sur les cils, qui a la cote. Jusqu'à ce qu'un chimiste français, Eugene Rimmel, crée un bloc noir sur lequel on venait frotter un pinceau humide pour teindre les cils - d'ailleurs, en Europe, le terme « Rimmel » est synonyme de mascara.

Il y a un siècle, en 1913, le chimiste américain T.L. Williams met au point ce qui sera considéré plus tard comme le premier « vrai » mascara : une texture pâteuse à base de poussière de charbon et de vaseline. Au cours du XXe siècle, le mascara s'impose, mais, en filigrane, d'autres outils se développent : les faux-cils et les extensions de cils.

Si les faux-cils permettent d'obtenir un regard glamour d'un soir, les extensions de cils vont plus loin, en proposant une pose semi-permanente de cils synthétiques, collés un à un sur les cils naturels. L'extension peut être portée en continu, jour après jour, sur plusieurs mois, voire des années, si les cils sont bien entretenus.

Histoire d'extension

« La technique existe depuis plus longtemps qu'on le pense : dans les années 60, les extensions de cils étaient déjà populaires, mais elles consistaient plutôt en des cils en bande - un peu comme les faux-cils -, qu'on superposait. La technique individuelle, quant à elle, existe depuis une dizaine d'années », explique Laurence Makano, assistante-gérante pour la franchise canadienne d'Xtreme Lashes.

Selon Ingrid Gagné, cofondatrice de l'entreprise québécoise spécialisée en extensions de cils Misencil, les balbutiements de la technique de pose individuelle sont apparus en Asie : « Les femmes asiatiques ont souvent très peu de cils, et ils pointent vers le bas. C'est donc devenu très populaire dans cette région du globe. Si vous allez sur les plages au Viêtnam, par exemple, vous verrez plusieurs femmes en train de se faire poser des extensions. »

Mais ce qui a fait exploser la popularité des extensions de cils, il y a une dizaine d'années, c'est leur adoption par des stars américaines comme Jennifer Lopez et Beyoncé. Depuis, le buzz ne cesse de s'amplifier.

C'est à cette époque que Mme Gagné et son partenaire d'affaires Jean-Jacques Benguigui, qui travaillent tous deux dans le domaine des cosmétiques, se sont rendus aux États-Unis pour comprendre le marché des extensions de cils. Mais ce qu'ils y ont découvert, côté qualité et confort, ne les a pas enchantés. « Au départ, je voulais prendre une marque des États-Unis et l'amener au Québec, mais l'extension de cils que j'ai reçue là-bas m'a beaucoup déçue ; ce n'était ni beau ni confortable. On a donc décidé de retourner à la base et de créer notre propre marque », raconte-t-elle.

Lancée en 2006, Misencil connaît un beau succès mondial. Selon Mme Gagné, la possibilité d'avoir un regard ouvert en tout temps, même au réveil, charme les femmes.

Rencontrée alors qu'elle venait de recevoir sa première pose de cils Misencil, Roxanne n'en revenait pas : « Je suis tellement contente du résultat ! Je ne sens pas du tout l'extension ! », a-t-elle lancé avec son regard de biche créé à partir de longs cils en vison synthétique.

Autre bonne nouvelle : plus besoin de mascara avec les extensions, ce qui peut être pratique pour celles qui supportent mal le maquillage ou n'aiment pas se maquiller. « Nous avons beaucoup de clientes issues de milieux professionnels ou qui ne se maquillent pas beaucoup, mais qui veulent avoir un regard ouvert. Cela facilite leur quotidien ; le matin, il suffit de se laver le visage et de mettre un peu de fond de teint », dit pour sa part Mme Makano.

Pour un soir ou pour la vie ?

Les extensions de cils offrent des résultats assez spectaculaires ; cependant, elles demandent investissement et entretien. Une pose initiale dure plus d'une heure et coûte au moins 100 $. Par la suite, la femme qui désire conserver ses extensions devra retourner faire un remplissage régulièrement, pour remplacer les cils qui sont tombés naturellement.

En effet, le cil naturel a un cycle de vie de six semaines ; comme chaque extension est collée sur le cil, il est normal que ces dernières finissent par tomber avec le temps. « Les extensions demandent un minimum d'entretien, un peu comme pour une pose d'ongles. Ça demande un minimum d'ajustement, mais une fois que les clientes sont habituées, elles peuvent les garder des années », explique Mme Gagné, qui porte ses extensions depuis sept ans.

« Beaucoup de femmes viennent se faire poser des extensions pour des occasions spéciales. Mais comme c'est un service qui demande beaucoup d'entretien et de l'assiduité, plusieurs femmes vont laisser tomber après deux ou trois remplissages », constate Mme Makano qui, pour sa part, fait faire son remplissage toutes les deux semaines, afin d'avoir toujours un regard parfait. « Je suis un peu obsédée ! », admet-elle.

Misencil, c'est...

Une entreprise québécoise fondée en 2006

1 million de poses par an

4000 dépositaires dans le monde

1200 dépositaires au Québec

Une boutique à Paris, dans le 15e arrondissement

Xtreme Lashes, c'est...

Une entreprise américaine fondée en 2006

Présente dans 50 pays

Implantée au Québec depuis 5 ans

Des produits Offerts dans plus de 1000 salons au Québec

Le b.a.-ba des extensions

Que ce soit pour quelques semaines ou quelques mois, la technique a assez évolué aujourd'hui pour assurer que les extensions sont à la fois confortables et ne nuisent pas à la santé des cils. Certaines précautions sont tout de même de mise lorsque vient le temps de choisir les extensions.

Les cils 

Les extensions de cils peuvent être synthétiques (en polyester), en soie ou même en... poil de vison, des extensions qui connaissent une vraie popularité depuis que Jennifer Lopez les a adoptées. Par contre, le poil animal peut entraîner des réactions allergiques et les entreprises proposent généralement du vison synthétique hypoallergène. Les cils synthétiques sont offerts dans une panoplie de longueurs, d'épaisseurs, de courbes et de couleurs.

La colle

Élément important, la colle utilisée pour faire tenir les extensions aux cils se doit d'être sans danger pour les yeux. Une de celles utilisées par Xtreme Lashes, Flex Fusion, est 100 % hypoallergène et recommandée pour les yeux sensibles ou pour celles qui portent leurs extensions à long terme. Misencil propose trois types de colle, dont sa nouvelle colle HD, fabriquée au Québec, qui a un temps de séchage de deux secondes, le plus rapide sur le marché.

La formation

Seules les esthéticiennes et professionnelles de la beauté ont accès aux formations offertes par les entreprises. Ces formations d'une durée de quelques jours comprennent un aspect théorique (cycle de croissance du cil, détection des allergies, analyse des formes de l'oeil) et pratique, la pose d'extension demandant une grande minutie.

Leur ennemi mortel

L'huile ! L'huile comprise dans certains produits cosmétiques fera décoller les extensions. Voilà pourquoi les entreprises d'extensions de cils offrent également une gamme de produits compatibles, même si d'autres produits sans huile peuvent très bien faire l'affaire.

À éviter

Se frotter les yeux, utiliser un coton pour enlever le maquillage, toucher aux cils, les brosser à partir de la base, aller au spa et dans des bains de vapeur trop longtemps... Tous des gestes qui abîmeront les cils et les feront durer moins longtemps.

La durée

Après la première pose, retourner chez l'esthéticienne aux trois ou quatre semaines pour un remplissage si on désire conserver les extensions.

Le prix

Entre 100 $ et 250 $ (dépendant du type d'extension choisi), entre 50 $ et 75 $ pour le remplissage (dépendant du nombre de cils synthétiques à poser).