Déambuler aujourd'hui dans les allées beauté, c'est un peu comme voyager dans le temps: partout, poudriers d'antan, outils de coiffure rétro et parfumeuses de grands-mamans nous attendent au tournant. Nostalgiques, les maisons de beauté - à l'instar des grands couturiers - sont nombreuses à chérir le vintage et à conjuguer coquetterie au passé.

La saison dernière, Marc Jacobs a créé l'événement en dessinant, pour la maison Louis Vuitton, une collection à saveur rétro. Pour l'occasion, des modèles - dont certains d'une autre époque - arboraient avec panache jupes circulaires, crinolines et corsets. Le vintage sortait enfin des friperies et autres cercles d'initiées, pour s'affirmer haut et fort en tête des podiums de défilés.

Dans la foulée, l'industrie de la beauté a aussi été contaminée par la fièvre rétro. Ils ne leur suffit plus d'être performants: pour être alléchants, les produits doivent aussi être élégants. D'outils de commodité, ils se sont mués en objets de beauté. Dorures, pierres et argenterie envahissent donc de plus en plus les boîtiers, damant le pion au plexiglas et à la résine. Les rituels sont même repensés: on voit le kajal (ancêtre du crayon khôl) renaître de ses cendres, ou la houppette chasser l'éponge des poudriers. Pour accentuer le caractère daté d'un produit, les fabricants vont même jusqu'à lui donner un sillage d'antan (à la rose, à l'iris, au talc), et à l'affubler d'un nom empreint de nostalgie (tel que «Les voilettes», de Guerlain). Comme quoi le passé est garant de l'avenir...

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1. Rouge rétro

Ode à la féminité, son raisin émerge dès qu'on glisse le bouton latéral du boîtier doré. Chaque nuance porte le nom d'un parfum créé, il y a plus ou moins longtemps, par la maison. Et comme il s'ouvre et se ferme d'une seule main, pas de meilleur allié pour les retouches minute en public.

Rouge Automatique de Guerlain (40$, en pharmacies sélectionnées, grands magasins et à l'Institut Guerlain, dès le mois de mai).

2. Coiffée comme Grace Kelly

Dans les années 40 et 50, les femmes semblaient toutes avoir la «twist» en matière de coiffures hautes. C'est qu'il existait alors toutes sortes d'outils (moules et pinces variées), pour se faciliter la tâche. Devant le regain de popularité des chignons, Goody a eu la brillante idée de rééditer cette spirale de métal, à visser autour de sa toque pour la solidifier ni vu ni connu.

Spirale à chignon Simple Styles de Goody (7$ en pharmacies et grandes surfaces).

3. Frou-frou

Avant que les déodorants n'existent ou que les fragrances ne soient légion, les femmes utilisaient du talc, après leur bain. Cette poudre a le chic de satiner l'épiderme, d'absorber la moiteur et de laisser, dans son sillage, une tendre odeur. Et celle-ci, plus particulièrement, est enrichie de muguet, jacinthe et ylang-ylang. Un doux bouquet printanier.

Poudre pour le corps Lily, Collection Florale de Crabtree&Evelyn (20$ dans les boutiques Crabtree&Evelyn).

4. Odeur de sainteté

Avant les atomiseurs, il y a eu les poires à parfum. Leur bruine fine permet une diffusion plus éparse du jus, et un sillage moins tapageur. Le flacon rechargeable d'Amber de Prada en est doté. Mais ce n'est pas seulement cette poire qui donne à la création un accent vintage. Miuccia Prada a voulu ici rendre hommage à la parfumerie traditionnelle, en misant sur les notes nobles d'antan (mimosa, rose, santal, patchouli, benjoin).

Amber de Prada (120$ les 80 ml d'eau de parfum, dans certains Pharmaprix, La Baie, Murale et Holt Renfrew).

5. Point à la ligne

Avant de prendre l'aspect de crayons ou de se lover dans des tubes ou des bâtons, le maquillage était offert en «cakes» (des poudres pressées qu'on utilisait en les mêlant à un peu d'eau). Pour renouer avec ce geste rétro, et se dessiner un regard à la Greta Garbo, on utilise l'une ou l'autre des teintes de ce duo. À sec, pour plus de subtilité. Ou humectée, pour un max d'intensité.

La ligne de Chanel «Noir Lamé» (47$ en grand magasin).