L'engouement croissant des consommateurs pour les ingrédients naturels dans les cosmétiques encourage les fabricants japonais à se pencher sur certaines plantes utilisées dans le passé, mais dédaignées jusqu'ici par la cosméto.

Les chercheurs de Kanebo Cosmetics ont décidé de percer le secret de longévité des femmes de l'archipel subtropical d'Okinawa, au Japon, renommées pour avoir la plus longue espérance de vie au monde.

Selon les chercheurs, leur santé et longévité est due en grande partie à leur régime alimentaire, riche en plantes endémiques de ces îles, qui peuvent aussi être incorporées dans des produits de beauté.

Kanebo Cosmetics a donc sorti une gamme de produits anti-rides, sous la marque Sensai, dont le principal ingrédient est la fleur de lune (Alpinia Zerumbet).

Capable d'atteindre quatre mètres de haut, cette plante, aussi appelée gingembre coquille, est très utilisée dans la cuisine, la médecine traditionnelle ou d'autres coutumes des îles. Elle a un pouvoir insectifuge, et des propriétés antibactériennes qui en font un végétal parfait pour envelopper la nourriture.

Kanebo a découvert que les feuilles de fleur de lune étaient très riches en polyphénols (trente fois plus que le vin rouge), et a extrait ces polyphénols, qui stimulent la synthèse du collagène, et donc combattent la formation des rides.

L'entreprise a élargi ses recherches à d'autres plantes médicinales utilisées depuis la nuit des temps dans les médecines traditionnelles d'Asie, pour les ajouter à ses produits.

L'extrait de kakyoku, par exemple, est utilisé comme hydratant par les habitants du nord-ouest de la Chine, et était très prisé de la légendaire beauté du 8e siècle Yang Guifei, maîtresse de l'empereur.

Dans la même veine, l'extrait de kinginka, chèvrefeuille japonais, est utilisé dans les remèdes asiatiques depuis des siècles pour ses propriétés astringentes et antipyrétiques (contre la fièvre). Kanebo a découvert que le kinginka renforçait la fonction de barrière protectrice de la peau en améliorant le contact entre les cellules de l'épiderme.

Quant au bukuryo, un champignon connu en français sous le nom de truffe de Virginie, c'est un diurétique puissant utilisé en Chine depuis deux millénaires.

Shiseido s'est également penché sur les ingrédients naturels japonais. La gamme de shampooings et après-shampooings Tsubaki, qui plaît beaucoup aux Japonaises qui veulent garder les cheveux brillants, incorpore de l'huile de camélia très raffinée, indique Megumi Kinukawa, porte-parole de la marque. «Beaucoup de fabricants de cosmétiques ont découvert que ces types d'ingrédients naturels sont mieux tolérés par les peaux ou les cheveux sensibles, et bien meilleurs que les produits à base de composants chimiques», ajoute-t-elle.