La silicone française fait gonfler les ventes d'implants mammaires au Venezuela, où les femmes de tous milieux ont volontiers recours à la chirurgie plastique.

Augmenter la taille de ses seins est courant dans ce pays sud-américain, qui collectionne les victoires dans les concours de beauté internationaux.Plus de 30.000 opérations de ce type sont ainsi pratiquées chaque année au Venezuela. Et les trois quarts des clientes qui y ont recours choisissent des implants français.

«Les Français ont été pionniers dans ce secteur et ce sont les plus fiables. Ils sont présents dans le monde entier et ont une grande capacité de distribution», souligne Arturo Rojas, président du fournisseur d'implants vénézuélien, Quirutex.

Le prix moyen d'une paire d'implants français tourne autour de 2.600 bolivars (environ 1.200 dollars au cours officiel) et le coût total de l'opération est nettement meilleur marché que dans n'importe quel autre pays au monde.

«Il y a des patientes qui viennent de Colombie, des Etats-Unis, d'Equateur, des Caraïbes. C'est le tourisme-bistouri: elles se font opérer et passent quelques jours de vacances», explique Rosi Oyon, directrice des ventes du groupe Zuider, qui représente en exclusivité plusieurs laboratoires français au Venezuela.

«Les affaires sont bonnes», reconnaissent en privé les acteurs du secteur.

Le chirurgien plastique Daniel Slobodianik, qui a opéré de nombreuses reines de beauté vénézuéliennes, recommande régulièrement les implants français à ses patientes.

«Ce sont les plus vendus et cela fait longtemps qu'ils sont présents sur le marché. Si vous me demandez si je préfère les français ou les américains, je vous répondrai que les deux sont les Mercedes-Benz des implants, mais que les américains sont plus chers», explique-t-il.

Parmi les patientes, la silicone française a également la cote.

«J'ai toujours entendu que c'était la meilleure. Deux de mes amies ont choisi la silicone française et mon médecin me l'a fortement recommandé. Je suis très contente», témoigne Yanira Balza, une coiffeuse de Caracas, opérée il y a trois ans.

Pour Mme Oyon, le secret des implants français tient dans leur secret de fabrication, baptisé «profil extra-haut», qui permet de relever la pointe de seins et «cela plaît beaucoup au Venezuela».

Chaque mois, elle écoule 70 paires de prothèses françaises environ et ce chiffre peut grimper jusqu'à 130 à Noël.

Le sixième succès d'une Vénézuélienne, Stefania Fernandez, au concours de Miss Univers, dimanche dernier, pourrait encore un peu plus gonfler les ventes du secteur, estiment ces experts.

«La femme vénézuélienne est l'une des plus vaniteuses au monde. Elle considère l'esthétique comme un produit de première nécessité, estime M. Rojas.

«Je crois qu'il y a une pression sociale au Venezuela, un étalon de beauté dicté par les concours comme Miss Venezuela, auquel on a envie de ressembler», avance Vanessa Brito, habitante de Caracas de 27 ans, qui utilise des implants français depuis cinq ans.

Or, les miss sont les premières à succomber aux charmes de la chirurgie plastique, selon le professeur Slobodianik. «Je ne l'ai pas opérée mais je suis sûr que (Stefania Fernandez) a subi des retouches. Elles en ont toutes», assure-t-il.