Plus de trois ans après son arrivée chez Margiela, John Galliano a dévoilé vendredi sa première collection masculine pour cette maison, lors d'un défilé vendredi où foisonnaient les hybridations dont il a le secret.

Le défilé, présenté dans le cadre de la Fashion week masculine automne-hiver 2018 à Paris, se tenait aux Invalides.

Dans ce lieu accueillant des blessés de guerre, des mannequins avaient l'air eux-mêmes en rééducation, certains portant un bandage autour de la tête, d'autres des sandales aux airs de chaussures orthopédiques.

Un sac blanc moelleux comme un oreiller devient un accessoire doudou pour homme en quête de douceur.

La collection du créateur britannique mêle l'oversize et l'étriqué, le luxueux et le basique, le classique et l'inattendu.

Un haut de salopette en PVC transparent se porte avec un costume beige ajusté, ou un ensemble en nylon. Un bonnet d'aviateur en PVC devient un chapeau de pluie. Les classiques du vestiaire masculin se métamorphosent, une veste en cuir se transforme en corset ceinturant un grand manteau.

John Galliano décortique les vêtements à l'extrême, comme ce trenchcoat réduit à un simple squelette, porté au-dessus d'un long manteau-gilet en laine à torsades. Un autre trenchcoat, blanc, est découpé en bandelettes pour une allure de momie.

Juun J: emmitouflé

Chez le Coréen Juun J, qui a présenté un défilé mixte, on s'emmitoufle: des doudounes se nouent autour du cou comme des écharpes gonflées, les manches des pulls à torsades, des manteaux et des bombers s'allongent à l'extrême.

L'oversize et la superposition dominent: les doudounes se glissent sous les manteaux à carreaux, les surchemises s'ajoutent à des sweats à capuche.

Acne Studios: l'enfance de l'art

Pour concevoir sa collection automne-hiver 2018, le créateur Jonny Johansson, à la tête de la griffe suédoise Acne Studios, voulait «de la créativité pure».

Il a donc demandé à des enfants de dessiner des vêtements, et s'est inspiré de ces formes naïves pour ce vestiaire à la palette douce, où font parfois irruption du rouge ou du bleu vifs.

Les disproportions enfantines se traduisent par des manches de pulls qui s'étirent jusqu'à mi-cuisse ou s'arrêtent, au contraire, à la moitié de l'avant-bras.

Une étoile, une fusée qui décolle s'impriment sur un pull fin. La maille est reine dans cette collection, composée de cardigans, de pulls à motifs jacquard, de manteaux en laine Shetland. Côté accessoires, la silhouette est complétée par des colliers aussi fins qu'interminables, faits de fil métallique.