Ralph Lauren a voulu montrer mercredi qu'il était toujours dans le coup, en mobilisant une portion d'une avenue de New York pour présenter une collection à l'influence western, dont les pièces sont déjà disponibles à la vente.

Pour créer l'événement, à l'instar de Tommy Hilfiger et sa fête foraine éphémère ou Michael Kors avec l'appui du chanteur Rufus Wainwright, Ralph Lauren avait vu les choses en grand.

Il avait fait monter une structure temporaire le long de son enseigne principale, sur l'avenue Madison où sont alignées les boutiques de luxe.

L'évènement a nécessité l'interruption de la circulation sur l'avenue.

Sous les yeux des actrices Jessica Alba et Julianne Moore, plusieurs mannequins vedette comme Kendall Jenner, Bella Hadid ou Liya Kebede ont défilé sur ce trottoir pas comme les autres.

La collection avait une tonalité western, avec des chapeaux de cowboys, des ceintures et des franges à profusion.

Il y avait aussi plusieurs robes portant des motifs en losange rappelant les tenues de certains Amérindiens.

Pour les robes plus habillées, Ralph Lauren a fait le pari de couleurs vives et de coupes très près du corps.

Le couturier américain est devenu le second géant de la mode, après Tommy Hilfiger, à suivre le mouvement et proposer ses pièces à la vente dès la fin du défilé.

«Depuis le début, je crée en vous ayant à l'esprit», a écrit Ralph Lauren dans les notes de collection.

«Vous changez vos modes de vie et la manière dont vous achetez et nous changeons avec vous et pour vous», a-t-il ajouté.

Des fleurs au pouvoir

Le battage de Ralph Lauren a quelque peu éclipsé les collections présentées plus tôt dans la journée de mercredi.

Au septième et avant-dernier jour de la semaine de la mode, Delpozo avait ouvert le bal par une démonstration technique de très haute volée, tournée vers le printemps et la lumière.

Le créateur Josep Font, qui a fait d'une maison très espagnole une marque mondiale depuis son arrivée en 2012, a mis, cette saison, des fleurs quasiment partout.

Elles sont évidentes dans des imprimés sur fond bleu et jaune, mais aussi suggérées, jusque sur les boucles d'oreilles géantes des mannequins.

Présentes aussi avec ces couronnes de fines franges cousues sur le devant d'une veste portée avec un pantalon, qui donnent l'impression qu'une fleur a éclos directement sur le vêtement.

«Je suis architecte (de formation). Tout le temps, je pense en termes de structures, de volumes», a expliqué Josep Font à l'AFP à l'issue du défilé.

Un concert chez Michael Kors

Les fleurs étaient également à l'honneur au défilé de Michael Kors, dont le défilé a été accompagné par le chanteur américano-canadien Rufus Wainwright.

Il a puisé dans le répertoire de la chanteuse américaine Judy Garland, à laquelle il voue un véritable culte, sous les yeux des actrices Emily Blunt et Sienna Miller.

Cette évocation des films musicaux des années 40 et 50 constituait un habillage idéal pour la collection «romance puissante» de Michael Kors.

Les fleurs étaient aussi omniprésentes chez lui, mais presque uniquement dans des imprimés reprenant un large éventail de couleurs.

Les coupes assez classiques étaient rehaussées d'une ceinture en cuir à large boucle, d'ouvertures sur un décolleté ou sur les flancs, et de chaussures à talon compensé en liège.

Quelques pièces de la collection étaient disponibles dès la fin du défilé, dont un pull en cachemire frappé des lettres «LOVE».

Hugo Boss dans le sportswear

Quelques fleurs s'étaient frayé un chemin chez Hugo Boss, mais la collection femme présentée mercredi était surtout marquée par une relative sobriété.

Le créateur canadien d'origine taïwanaise Jason Wu, qui a pris la direction de la ligne femme en 2013, a joué sur les coupes et l'asymétrie pour amener de la modernité.

Il a aussi tenté une incursion dans le sportswear, avec notamment des robes moulantes unies à l'évidente souplesse.

Loin des fleurs et du classicisme très présent mercredi, le créateur malien Lamine Kouyaté a lui assuré une nouvelle livraison de ses imprimés d'inspiration africaine pour Xuly.Bët, en présence du réalisateur Spike Lee.

Parmi les pièces les plus remarquées une veste, un chemisier et un pantalon portant des images de madone en médaillon, ou cette robe portant une carte de l'Afrique et l'inscription «Journée internationale de la femme».

«Ma base, c'est toujours les femmes. Je n'ai pas autre chose comme inspiration, la femme, l'émancipation», a expliqué le designer après le défilé.

La Fashion Week devait s'achever jeudi sur le défilé de Marc Jacobs, qui clôture traditionnellement la semaine.