Le géant suédois de l'habillement H&M ne respecte pas son engagement d'assurer la sécurité des ouvriers dans les usines de ses fournisseurs au Bangladesh, indique jeudi le Collectif Éthique sur l'étiquette se basant sur un rapport.

Ce rapport de la «Clean clothes campaign», relayé par sa branche française Ethique sur l'étiquette, fait état des manquements d'H&M (Hennes & Mauritz) quant à son obligation, établie dans le cadre de l'accord signé en 2013, d'améliorer la sécurité chez ses fournisseurs au Bangladesh, théâtre du plus grave accident industriel de l'histoire du secteur.

L'effondrement du Rana Plaza le 24 avril 2013 s'était soldé par 1138 morts et 2000 blessés.

Selon le rapport, les fournisseurs de l'enseigne d'habillement, premier acheteur au Bangladesh, n'ont pas respecté les délais pour procéder aux réparations garantissant l'évacuation des ouvriers en toute sécurité en cas d'incendie ou d'accident: installation de portes coupe-feu, accès aux issues de secours ou sécurisation des escaliers, relève ce rapport.

En 2010, 21 ouvriers étaient décédés dans l'incendie de l'usine sous-traitante d'H&M Garib & Garib, privée d'issues de secours conformes.

Le Collectif Éthique sur l'étiquette souligne que sans l'instauration d'une responsabilité juridique d'un donneur d'ordre vis-à-vis de sa chaîne de sous-traitance, l'accès des victimes à la réparation demeure quasi impossible.

Il appelle en ce sens à l'adoption dans les meilleurs délais de la proposition de loi sur le devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d'ordre, voté par l'Assemblée nationale en première lecture le 30 mars, et qui sera examinée au Sénat le 21 octobre.