La femme Nina Ricci s'habille de paillettes et de dentelles sans avoir l'air apprêtée, de jour comme de nuit: Guillaume Henry, qui présentait samedi son premier défilé comme directeur artistique de la marque, a livré sa vision d'une élégance tout en simplicité pour l'automne-hiver.

Parmi les autres défilés de la Fashion week, Mugler a fait défiler une femme sexy de cuir vêtue, Vivienne Westwood a proposé un vestiaire unisexe et toujours punk, tandis qu'Elie Saab transportait silhouettes militaires et robes luxuriantes dans une forêt mystérieuse.

Nina Ricci, élégance décontractée

Après près de six ans chez Carven, Guillaume Henry a, pour sa première collection chez Nina Ricci, conçu un vestiaire à la fois sophistiqué et décontracté. Les robes, transparentes en dentelle, ou entièrement recouvertes de paillettes, ont des coupes simples et droites. Elles s'arrêtent sous le genou, comme les jupes qui s'accompagnent de hauts à la forme de t-shirts, sans souligner la taille.

Des franges recouvrent une robe, un caban, ou un haut porté avec un pantalon large. Des bracelets dorés à franges dépassent aussi des manches, qui se portent longues. La palette de couleurs sobres, noir, marine, camel, blanc, ivoire, s'enhardit soudain avec un rouge éclatant sur une robe de paillettes.

«Les mots qui m'apparaissent les plus immédiats quand je pense à Nina Ricci, c'est simplicité, élégance et sophistication», a dit Guillaume Henry à l'AFP après le défilé, auquel a notamment assisté l'actrice Laetitia Casta, égérie du nouveau parfum de la marque, L'Extase.

«Mais la sophistication ne veut pas dire décoration, donc c'est traiter les matières nobles de la même façon que les matières pauvres, ne pas faire exister de frontière entre le jour et le soir», commente le directeur artistique né en 1978.

Élément «incontournable» de la maison Nina Ricci (propriété du groupe espagnol Puig), la dentelle est travaillée dans «sa plus grande simplicité», souligne-t-il. «La dentelle pour moi ne veut pas dire nécessairement romantique».

La femme sexy et connectée de Mugler

La femme Mugler imaginée par le créateur David Koma est vêtue de tenues en cuir, courtes et près du corps: noir, blanc, marine.

Le Géorgien basé à Londres, directeur artistique de Mugler depuis fin 2013, s'est inspiré de «l'intelligence artificielle» pour ce défilé automne-hiver, son deuxième pour la maison.

Des puces et circuits informatiques s'impriment sur des robes et des hauts, leur apportant une touche futuriste. Des robes courtes aux coupes nettes sont ponctuées d'oeillets cerclés de métal qui laissent entrevoir la peau.

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La forêt mystérieuse d'Elie Saab

Lors d'un défilé auquel assistait l'actrice Emmanuelle Béart, le créateur libanais a présenté des silhouettes militaires, avec double rangée de boutons dorés, dans le décor d'une forêt mystérieuse.

Une végétation évoquée par des tonalités vert sapin et mousse, par des feuilles qui s'impriment sur des robes courtes, par des broderies et dentelles en forme de branchages. Ceintures et gants, omniprésents, complètent la silhouette. Les robes du soir, longues et scintillantes, dont Elie Saab est un expert, sont là aussi.

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Le vestiaire unisexe et punk de Vivienne Westwood

À 73 ans, Vivienne Westwood montre qu'elle est toujours punk. Son défilé s'est tenu dans un décor de fête déjantée, avec des rideaux à lamelles métallisées, tandis que résonnaient en live les hurlements d'un groupe, installé en bout de podium.

«Unisexe!» proclame la note qui accompagne le défilé. Les repères traditionnels se brouillent sur le podium, où défilent des hommes vêtus de mini-jupes, de jupes à franges, des manteaux cintrés, et des femmes portant des costumes trois-pièces ou des vestes amples d'allure masculine.

Les imprimés se mélangent, fleuris, géométriques, tigrés dans une collection qui joue les proportions, avec des vestes aux larges épaules, et des couvre-chefs enflés comme de (très) hauts de forme à bouts ronds.

Devant Solange Knowles, la soeur de Beyoncé, et l'actrice britannique Naomie Harris, le défilé s'est achevé par des robes à corset déstructurées et un extravagant couple de mariés. La créatrice britannique et son mari Andreas Kronthaler, son cadet d'un quart de siècle, sont eux-mêmes venus s'embrasser devant les photographes à la fin du défilé.

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