Robes Chanel, Dior, Galliano, sacs Vuitton et Hermès... Mouna Ayoub, grande collectionneuse de mode, met aux enchères à Paris une partie de sa garde-robe, du 30 janvier au 2 février, à l'issue des défilés de haute couture.

Quelque 3000 pièces de la collection personnelle de la richissime femme d'affaires libanaise, acquises depuis 1985, sont mises en vente par la maison Cornette de Saint Cyr, pour une estimation comprise entre 400 000 et 600 000 euros.

Les prix s'échelonnent de 40 euros à 30 000 euros, a précisé vendredi l'expert Hubert Felbacq, chargé d'organiser la vente.

Le vestiaire, exposé au public du 24 au 29 janvier, comprend quarante pièces de haute couture, des modèles de prêt-à-porter et des chaussures signés des plus grands noms, de la fourrure, de la maroquinerie de luxe, des accessoires...

Quelque 100 000 euros tirés du produit de la vente seront reversés au Musée des Arts décoratifs de Paris pour financer l'exposition Déboutonner la mode qui se tiendra à partir du 10 février.

«Il manquait des fonds, j'ai eu l'idée de faire une vente avec les plus belles tenues que je ne mets plus et qui m'encombre un peu», raconte Mouna Ayoub à des journalistes.

La mécène reversera également 100 000 euros à la Cinéfondation, destinée à soutenir les jeunes talents du cinéma.

À côté d'une robe de cocktail Azzedine Alaïa est exposé un tailleur à jupe courte Versace, datant de 1991, sur lequel sont imprimés des portraits de James Dean et Marilyn Monroe façon Andy Warhol, avec legging, sac et chaussures assortis.

Une tenue que Mouna Ayoub n'a jamais mise, explique-t-elle, en raison de l'opposition de son mari de l'époque, le milliardaire saoudien Nasser al-Rashid.

«Même avec le legging, mon ex-mari n'acceptait pas que je mette le tailleur parce qu'il montrait quand même mes jambes, donc finalement j'ai fini par ne jamais le mettre», explique Mouna Ayoub. «Je l'avais mis sur un mannequin chez moi pour pouvoir le regarder comme si c'était un tableau».

Parmi les nombreux créateurs et couturiers, la femme d'affaires et mécène, qui dit posséder entre 1400 et 1500 pièces de couture, avoue «une préférence pour Chanel», «parce que la silhouette de la maison s'adapte bien à ma silhouette».

La femme d'affaires avait déjà vendu aux enchères en 2002 une partie de sa luxueuse garde-robe chez Christie's, pour quelque 128 000 euros. En avril 2014, elle avait dispersé à Drouot plus de 1000 objets provenant du Phocéa, yacht qu'elle avait acheté à Bernard Tapie avant de le revendre. La vente avait rapporté plus de 414 000 euros.