Treize ans après les attentats du 11-Septembre, la Fashion week de New York a osé mercredi franchir le pas d'un défilé au World Trade Center (WTC), symbole longtemps attendu d'une lente normalisation. La ligne Hugo Boss femme a présenté, dans l'après-midi, sa deuxième collection conçue par Jason Wu, au 54e étage de la tour numéro 4 du WTC.

Ouverte en novembre dernier, et offrant des vues spectaculaires sur Manhattan et la baie de New York, elle est située à quelques mètres du mémorial en l'honneur des 343 pompiers tués dans les attentats qui avaient fait quelque 3000 morts le 11 septembre 2001.

Comme chaque année, New York leur rendra hommage jeudi.

Dans un décor d'arbres pixelisés, Jason Wu pour Hugo Boss y a présenté une collection printemps-été 2015 d'un raffinement épuré, rythmée par un micro plissé tout en transparence qui allongeait délicatement le bas de robes fluides aux couleurs estivales, jaune tendre, turquoise, lavande, blanc et noir.

«Légèreté et fluidité», «structure», étaient les maîtres mots de sa collection où des motifs géométriques subtils s'invitaient aussi sur de petits tailleurs aux coupes ultras précises et des robes ceinturées.

Ses modèles portaient souvent des sandales gladiateur remontant jusque sous le genou, plate ou à haut talon de bois.

Jason Wu, 31 ans, New-Yorkais né à Taïwan avait déjà présenté sa ligne éponyme vendredi, seul créateur à offrir ainsi deux défilés à la Fashion week.

Michael Kors l'avait précédé dans la matinée, présentant dans le quartier de Tribeca une collection à l'élégance simple et romantique, au son de Be my baby, le tube du groupe féminin new-yorkais des Ronettes, dans les années 60.

On y retrouvait les deux vedettes de la saison, le fleuri et vichy.

Miley Cyrus crée le buzz

Le vichy y est aussi de rigueur, rose ou vert, sur une tunique à manches longues ou une petite robe d'été aux bretelles fines croisées dans le dos, rehaussée d'une petite ceinture de cuir agrémentée d'une fleur.

Le petit top coupé au-dessus du nombril, autre tendance du printemps-été 2015, laisse  apparaître un fin bandeau de peau, assorti à un pantalon ou une jupe taille haute.

Au Lincoln Center, le créateur d'origine indienne Bibhu Mohapatra s'était lui inspiré de l'Anglaise Nancy Cunard (1896-1965) muse notamment d'Aragon, auteur, héritière et activiste ayant lutté une grande partie de sa vie contre le racisme et le fascisme, pour des silhouettes, a-t-il expliqué, qui témoignent «du courage et de la force des femmes qui brisent les règles, suivent leur coeur et construisent leur propre destin».

Audace et douceur s'opposaient dans la construction des vêtements, les mélanges de volumes, les matières.

Sa femme printemps-été 2015 portait une mini-jupe en jacquard laotien noir et blanc, petit top semblable avec des pans d'organza, une veste de moto en cuir et soie sur une jupe cigarette, un large pantalon faille de soie vieux rose avec un petit top rehaussé de plumes.

Photo Joshua Lott, AFP

Mais comme à son habitude, c'est la chanteuse Miley Cyrus qui a réussi à créer le buzz mercredi, au premier rang du défilé du mauvais garçon de la mode new-yorkaise Jeremy Scott, à la faveur d'une collaboration présentée comme de l'art.

Seules quelques personnes admises en coulisses ont cependant pu voir cet ensemble de collages disparate, intitulé Dirtie Hippie.

La collection printemps-été de Jeremy Scott se voulait elle très jungle psychédélique, avec là encore du vichy, en jaune, vert et beige, sous la forme notamment d'une mini-jupe portée avec une brassière assortie.

Mercredi soir, devait encore défiler le duo Proenza Schouler, toujours très attendu.

La Fashion week de New York, marathon de quelques 300 défilés et présentations explosés dans toute la ville, se termine jeudi, avec au programme Ralph Lauren, Calvin Klein, J Mendel et Marc Jacobs.

Photo Soshu Lott, AFP

Photo Joshua Lott, AFP