Après Chanel dont la collection a défilé mardi matin, Armani privé a mis le rouge à l'honneur, Bouchra Jarrar a créé des silhouettes sophistiquées en pantalon alors que Julien Fournié a imaginé des femmes ensorceleuses.

En rouge chez Armani

La première silhouette chez Giorgio Armani Privé, la ligne couture de la maison italienne, est blanche. Des looks 100% noirs suivent. Mais ce qu'on retiendra pour l'automne et l'hiver prochains, c'est ce rouge vif entêtant qui habille plusieurs mannequins aussi bien pour le jour que pour le soir.

En journée, la cliente haute couture montre ses jambes, dans un mini-short qu'elle porte avec un caban court et évasé ou une veste. La silhouette semble interminable, et élégante sans faire d'effort. On imagine bien Juliette Binoche, au premier rang du défilé, dans un de ces looks.

La maison italienne propose plusieurs capes, comme celle en tulle noir à pois blancs, nouées sur l'avant. Un boléro rouge est réalisé avec des plumes, alors qu'on pourrait simplement croire qu'il s'agit d'un motif origami.

Ce ne serait pas Armani s'il n'y avait pas plusieurs robes pour le soir dans le défilé. La maison habille de nombreuses célébrités, au Festival de Cannes notamment. Sophia Loren a d'ailleurs fait le déplacement pour le défilé. Il y a un côté andalou dans ces robes rouges et/ou noires, qui laissent la part belle aux volants en tulle.

On n'hésite pas non plus à briller, à coups de sequins, strass, paillettes, perles brodés. Très chic: les mannequins portent des voilettes brodées sur la tête.

Sophistiquée en pantalon avec Bouchra Jarrar

La créatrice française a fait défiler une collection marquée par une grande modernité dans le cloître de l'antique lycée Henri IV. Elle revisite le perfecto en mode couture, constellé de cristal vert d'eau par le brodeur Lesage. Rendu ultra féminin, l'emblème rock se porte sur un pantalon colonne en satin fluide, parfois à larges galons de couleurs.

Le perfecto s'associe aussi avec une jupe plissée en mousseline de soie. Bouchra Jarrar joue avec l'asymétrie pour des vestes uniformes en tweed aux tonalités minérales. Sur un pantalon à galons larges en gabardine, la styliste qui a fait ses classes chez Balenciaga, propose un bustier parsemé de plumes ivoire et noires.

Bouchra Jarrar continue de proposer une attitude sophistiquée, très féminine, tout en subtilité. En final, très applaudi, un trench ceinturé en tweed irisé de lumière argentée.

Photo Jacques Brinon, AP

Les ensorceleuses de Julien Fournié 

«Ma collection est destinée à des femmes qui s'assument, très sensuelles», explique Julien Fournié à l'AFP. Il a pensé à Angelina Jolie dans «Maléfique» en créant ses modèles. Les mannequins semblent mystérieuses avec leur teint diaphane, alors que des ronces grimpent sur certains vêtements.

Mais au milieu du noir, des couleurs vives surgissent: du fuchsia, du jaune citron... Les clientes du créateur français, qui sont principalement des Saoudiennes et des Singapouriennes, trouveront de nombreuses robes pour le soir dans la collection.

Les premiers modèles du défilé, qui a eu lieu à l'Oratoire du Louvre, un temple protestant, marquent les débuts de Julien Fournié dans le prêt-à-porter. «Des clientes couture me demandaient une petite robe noire», raconte-t-il. Leur voeu est exaucé.

Les défilés haute couture se poursuivent mercredi avec notamment Jean-Paul Gaultier et Valentino.

Photo Philippe Wojazer, Reuters