La maison de joaillerie de luxe italienne Bulgari a annoncé jeudi qu'elle financerait à hauteur de 1,5 million d'euros la restauration de l'escalier monumental menant à l'église française de la Trinité-des-Monts à Rome.

La restauration de la «scalinata» la plus célèbre du monde, menant de la place d'Espagne à l'église située près de la Villa Médicis, débutera d'ici un an et durera deux années, a précisé le maire de Rome, Ignazio Marino, lors d'une conférence de presse.

L'élu a rappelé que l'une de ses activités quotidiennes consistait à «convaincre de grands chefs d'entreprise de la planète de s'occuper de ce que je considère comme appartenant au patrimoine de l'humanité, non dans un but publicitaire, mais purement philanthropique».

Ce projet symbolise «le cadeau spécial de Bulgari à sa ville, à l'occasion du 130e anniversaire» de la création de la maison de joaillerie, a annoncé pour sa part son administrateur délégué, le Français Jean-Christophe Babin, saluant «l'un des joyaux architecturaux les plus emblématiques de Rome».

Construit en marbre au XVIIIe siècle, de style baroque tardif, l'escalier de 138 marches, situé entre la via Sistina, où Sotirio Bulgari ouvrit sa première boutique en 1884, et la via Condotti, où est installée l'actuelle, est «au coeur de notre histoire», a expliqué M. Babin, affirmant que Rome restait «une grande source d'inspiration» pour les collections de bijoux et de montres de la maison italienne.

Jeudi soir, la boutique de la via Condotti, restructurée par l'architecte et designer Peter Marino, sera inaugurée au cours d'une grande fête très exclusive, à laquelle participera l'ambassadrice de la marque, Carla Bruni-Sarkozy.

L'ex-mannequin et chanteuse, épouse de l'ancien président français Nicolas Sarkozy, arborera un collier de diamants d'une valeur de 8 millions d'euros spécialement créé pour l'occasion.

Le nouveau chef du gouvernement italien Matteo Renzi, après d'énièmes écroulements de pans de murs sur le site antique de Pompéi, a récemment appelé le secteur privé à intervenir financièrement aux côtés des pouvoirs publics.

«L'Italie est le pays de la culture, alors moi je dis aux chefs d'entreprise: qu'attendez-vous?», avait lancé le premier ministre le 5 mars, lors d'un déplacement à Syracuse (sud).

Le secteur de la culture - déjà peu soutenu en Italie par rapport aux autres pays européens - a été l'un des plus touchés par les plans d'austérité à répétition. Son budget est de nouveau prévu en baisse à 1,4 milliard d'euros en 2014 après 1,5 milliard l'année précédente.

Pour certains gros travaux, il a ainsi fallu faire appel à des mécènes: à Rome, le fabricant de chaussures de luxe Tod's finance les travaux de restauration du Colisée et la Fontaine de Trevi doitêtre rénovée grâce aux fonds de la maison de couture Fendi.