La marque de sous-vêtements Wonderbra fête les 20 ans de son «push-up», le soutien-gorge ampliforme qui a représenté «une révolution» dans la lingerie en embellissant les décolletés des femmes.

«Regardez-moi dans les yeux. J'ai dit les yeux», disait la pulpeuse mannequin Eva Herzigova dans la publicité de Wonderbra en 1994. Ce modèle remontait et rapprochait les seins et faisait gagner une taille de soutien-gorge.

«Ça a été une vraie révolution. (...) Avec le lancement du «push-up», Wonderbra répondait à une attente des femmes», a dit à l'AFP Véronique Carn, directrice marketing de la marque pour l'Europe de l'Ouest.

L'ampliforme avait été créé dans les années 60 par la styliste canadienne Louise Poirier, raconte Denis Bruna, conservateur au musée des Arts décoratifs à Paris et commissaire de l'exposition La mécanique des dessous, qui vient de se terminer. «Mais la mode était alors aux poitrines menues; les femmes les plus actives ne voulaient pas porter de soutien-gorge. Ça a été un flop», raconte-t-il.

En revanche, à partir des années 80, «les poitrines sont redevenues à la mode, et ça continue encore aujourd'hui», poursuit Denis Bruna.

«Dans les années 90, la mode valorisait les courbes (...) Le succès du Wonderbra a été immédiat», raconte Véronique Carn. Elle parle de «dizaines de millions» de push-up vendus, sans donner de chiffres précis.

Et «si en 1994, on portait le «push-up» de manière occasionnelle, aujourd'hui, c'est devenu un produit du quotidien», fait-elle valoir. Wonderbra et tant d'autres marques le déclinent maintenant en plusieurs modèles, sans bretelle, plus ou moins rembourré etc.

«Le Wonderbra est emblématique des soutiens-gorges ampliformes», renchérit Denis Bruna. «Ensuite quasiment toutes les marques ont lancé leur ampliforme», souligne-t-il.

L'apparition du Wonderbra «fait partie des grandes dates de la lingerie. Dans l'exposition La mécanique des dessous (qui présentait des pièces du XIVe siècle à aujourd'hui), nous devions en présenter un», explique le conservateur.

Wonderbra fait partie, comme Dim et Playtex, du groupe DBApparel, qui appartient au fonds d'investissement américain Sun European Partners.