Quand on va au défilé Vivienne Westwood, on sait que l'on va être transporté dans un univers radicalement différent: elle l'a encore démontré ce week-end, au quatrième jour de la semaine de la mode parisienne.

Couronne de grosses fleurs rouges sur la tête, un haut au motif écossais qui se prolonge sur les jambes en un voile vert transparent tout en dentelle: telle était la première silhouette du défilé.

Vivienne Westwood ne s'est pas contentée de présenter une collection pour le printemps et l'été prochain, elle a créé tout un univers enchanteur. Le show ne ressemble à aucun autre.

«Maintenant que notre monde est dans le chaos, je veux en savoir plus sur le fonctionnement de la société médiévale», est-il écrit dans une note transmise aux invités. «Nos pèlerins du Moyen-Age doivent être austères, sérieux et festifs, chacun portant ses habits auxquels il tient le plus».

De grandes capes en dentelle viennent couvrir des vêtements totalement déconstruits. Des jupes bouffantes très longues, bleues ou roses terminent le show. Il y a de la couleur, puis du «nude», puis du noir, de la fluidité dans certains habits. A côté de pièces que l'on imagine uniquement dans cet univers Westwood, des vestes aux épaules carrées pourraient très bien être portées par la femme qui travaille dans un bureau. De même pour des robes, jamais classiques, mais que l'on imagine dans la rue.

La styliste ose les associations incongrues. Une jupe rose avec des fleurs jaunes est portée avec un haut très large couvert d'un chat gris, qui a semblé bien plaire à Pamela Anderson, au premier rang du défilé.

Changement d'ambiance pour le défilé du duo néerlandais Viktor & Rolf. Il commence avec la musique de The Wall de Pink Floyd. Le premier mannequin apparaît dans une robe de jeune fille de collège privé, faussement sage, avec son épaule dénudée. Le deuxième a un écusson sur sa veste.

Le duo néerlandais a voulu «personnaliser l'uniforme»: «Nous avons voulu le mixer entre rigueur et côté rebelle», expliquent-ils à l'AFP en coulisse après le show.

Des bermudas et des robes portent des clous. Des robes plissées laissent une partie du dos nu. Le bermuda se porte très taille basse et avec un haut court pour laisser apparaître le ventre. Les filles ont une grosse épingle à nourrice accrochée à l'oreille; elles portent des mocassins, mais avec de gros talons bleu turquoise.

Après Pink Floyd, les mannequins défilent sur un Baby, one more time remixé, le tube qui avait fait connaître Britney Spears, alors dans son uniforme sage.

Les créateurs se sont bien amusés en détournant l'uniforme. Cela n'empêche, les coupes sont précises et réussies. «Les matériaux sont compacts parce que nous voulions une silhouette forte», expliquent-il. Le haut est étroit, le bas est large. Le plissé de jupes est très large, très couture. La palette, elle, est bien celle de l'uniforme: noir, bleu marine et blanc.