Raf Simons, Valentino, Carven: après Londres puis Milan, les collections masculines pour le printemps et l'été 2014 ont commencé à défiler mercredi à Paris.

Raf Simons, directeur artistique de Christian Dior, qui défilait sous son propre label mercredi soir, a amené le monde de la mode à la Galerie Gagosian, au coeur de l'aéroport du Bourget, où atterrissent les hommes d'affaires en jet privé.

Acheteurs et journalistes internationaux ont donc pris le périphérique embouteillé puis l'autoroute A1 pour voir le défilé le plus attendu de la journée, au milieu d'oeuvres d'art, comme un grand mobile de Calder.

Les premiers mannequins étaient dans des combinaisons courtes noires, à manches courtes ou sans manches. Des bermudas noirs à l'allure de jupes courtes, puis des pantalons au-dessus de la cheville, près du corps et tout aussi noirs, ont pris le relais.

Sur des tee-shirts, des brillants ont été brodés. La couleur rose, du pâle au vif, revient souvent, par touche sur les manches, sur des baskets... Des mannequins portent des vestes noires très cintrées. L'allure est souvent féminine. Il y a aussi une touche pop, avec des couleurs vives, et des messages comme «Super Nylon» écrits en gros sur de grands tee-shirts.

Parmi les invités, le couturier Azzedine Alaïa a «beaucoup aimé la collection»: «C'est frais, c'est intéressant, c'est différent», a-t-il dit à l'AFP.

Le défilé de Valentino était bien plus sobre. Le printemps et l'été prochains seront assez sombres chez l'Italien, avec du bleu plutôt foncé, du bleu denim, du vert bouteille et du bordeaux, mais aussi du beige. Ces couleurs valent aussi bien pour des costumes que pour des habits (un peu) plus décontractés, comme des chemises-blousons et des cabans. La coupe, elle, est parfaite.

Les stylistes de Valentino, Maria Grazia Chiuri et Pierpaolo Picciolo, jouent la carte du graphisme. Des bandes de couleurs et texture différentes entre le devant et le dos de la silhouette rendent le modèle très géométrique. De même, les poches, les martingales et les cols se distinguent du reste.

À noter, la présence de pantalons fleuris, de camouflage et encore de motifs toile de Jouy. Mais le tout reste très sobre.

Ambiance bien plus estivale chez Carven. Le directeur artistique Guillaume Henry a imaginé un peintre de la région d'Aix-en-Provence (sud-est), «très élégant (...), mais qui a besoin de confort».

Les habits sont sages, mais «pas trop sophistiqués», assez larges pour être fonctionnels. L'homme Carven sera beaucoup en bermuda, ou en pantalon juste au-dessus des chevilles. Les vestes, elles, sont assez larges, et les épaules tombantes.

Il s'autorise des excentricités: un chapeau aux allures de capeline ou encore une chemisette à Zip. «L'été, on n'a pas forcément envie de boutonner une chemise», dit le créateur. Son vestiaire compte en outre quelques rares pièces orange fluo.

Pour les couleurs justement, Guillaume Henry explique s'être inspiré du Sud et de Van Gogh. On voit du jaune paille, du vert menthe, du vert olive. Il y a également du bleu marine, du jean brut.

Sous les ors de l'Opéra Garnier, le belge Walter Van Beirendonck, s'est inspiré des toiles de Georgio de Chirico, affichant simplicité, couleurs pastel et motifs géométriques pour habiller des mannequins coiffés d'une laque de pépites dorées.

Complets et longs trenchs aux coupes droites, patchworks de tissus-tableaux et souliers en peau de serpent de couleurs vives formaient une collection intitulée «Home sweet home».

«C'est la première fois que je travaille avec quelque chose d'aussi personnel», a confié le designer.

Jeudi, ça sera au tour d'Issey Miyake, Rick Owens et Dries Van Noten notamment. Les défilés masculins vont s'enchaîner jusqu'à dimanche, puis laisseront la place à la haute couture.