C'est le beau. En fait, c'est le «over» beau. La coche au-dessus. La broche en or d'une autre époque. Me faire dire que je suis chic ne serait pas tout à fait un compliment. Pas tout à fait pile-poil. Ça ne rime pas avec mes cheveux et mes bottes.

Si parfois je fais chic, peut-être déchirerai-je mes collants exprès. Mon chic à moi est un peu travesti, disons. Chic? Pas-tout-de-suite-pour-moi-merci. Par contre, j'aime que les autres le soient. Parce qu'il y a l'effort. Le travail derrière. L'envie de plaire. Le désir de conquérir un peu. Le statut. Les manières. Les façons. J'admire ça beaucoup. Parce que je me sens comme une enfant qui regarde sa mère. On dirait que je ne suis pas encore assez mûre pour avoir le droit d'être chic. Comme si c'était réservé à ceux qui ont acquis de la sagesse. Être chic, ça se mérite. N'est pas chic qui le veut. Ça prend du temps et des amours perdues.