Chanel a choisi les jardins du château de Versailles pour présenter cette semaine sa collection «Croisière 2012-2013». Un pur moment de rêve auquel nous avons assisté pour vous.

De la piscine du Raleigh Hotel de Miami à l'hôtel Eden Roc du Cap d'Antibes, en passant par la plage du Lido de Venise et le port de Saint-Tropez, Chanel s'empare chaque année des endroits les plus luxueux de la planète pour le défilé de sa ligne croisière (vendue dès le mois de novembre suivant le défilé, jusqu'au printemps), avec une mise en scène toujours spectaculaire.

Dans la foule, Vanessa Paradis - la comédienne française et égérie de Chanel depuis... plus de deux décennies! - ne rate jamais un seul des défilés de la maison. Une robe de voile de mousseline aux motifs graphiques accentuait sa beauté gracile. Aussi parmi les fidèles de la première heure, Inès de La Fressange, égérie des années 80, était tout de blanc vêtue. Enfin, Tilda Swinton, actrice britannique et icône de mode s'il en est, dominait l'assemblée d'une bonne tête, accompagnée du créateur Haider Ackermann, que certains voient remplacer Karl Lagerfeld à la direction artistique de Chanel.

Marie-Antoinette à la sauce manga

Pour le défilé, Peter Philips, directeur international de la création du maquillage de la maison, a créé des coiffes colorées inspirées à la fois de l'univers de Kubrick et de la culture pop japonaise. «L'inspiration est partie du film Barry Lyndon, de Stanley Kubrick (1975), confie-t-il. Puis, de concert avec avec Karl, nous avons crée cette Marie-Antoinette version "manga". Le rose s'est imposé naturellement, symbolisant à la fois un côté girly pour un rendu à la limite du surréel.» Même approche côté maquillage. Et, comble du chic, une mouche au double «C» de la marque piquée sur le haut de la pommette.

Venues du monde entier, les 66 sublimes mannequins arrivent sur place avec grâce, habillées de jeans et de perfectos - la mode du moment -, avant de passer les modèles présentés: 71 en tout. Sigrid Agren, nouveau visage de la joaillerie Chanel, se réjouit: «La croisière reste un défilé définitivement unique au monde!»

Du bleu au noir

Le défilé débute en bleu denim délavé (jean ou faux jean), orné de dentelle, collettes et manches bouffantes. De délicieuses robes taille haute s'évasent de façon exagérée sous les hanches, comme un début de crinoline. Associées à des «tennis» compensés, de couleurs or ou argent, elles marquent la volonté de Karl Lagerfeld de nous plonger en plein anachronisme, esquissant une Marie-Antoinette futuriste, romantique, champêtre, et... rock'n'roll! Témoin, Alice Dellal, égérie grunge de la griffe en témoigne: «Karl sait absolument tout mixer, époques, inspirations, cultures, et aucune audace ne l'effraie!»

Un peu plus tard, d'amples pantalons et jupes-culottes apparaissent surmontés de petites vestes en tweed (un classique maison toujours réinventé). En clin d'oeil complice, les manches s'ouvrent sur des poignets en dentelles. Quelques mini-shorts délicats, des maillots une-pièce aux découpes sophistiquées, et même un arrosoir siglé Chanel complètent cette garde-robe fastueuse.

Chers à la griffe, les pastels cèdent la place aux modèles noirs et blancs, le défilé s'achevant en beauté sur de merveilleuses robes du soir immaculées, parfois brodées d'or ou de paillettes: un moment comme hors du temps.

Royal!