La Semaine de la mode parisienne s'est ouverte mardi sur des jeunes créateurs, dont le talentueux styliste belge Cédric Charlier qui présentait une première collection sous son nom après son départ de la maison Cacharel à l'automne.

Le styliste de 33 ans accueillait chaque invité, un à un, à l'entrée du lycée parisien où il a présenté une collection sobre et élégante, dans des couleurs sombres pour l'hiver prochain, surlignées d'accessoires ou de détails en cuivré rose.

«L'idée était de jouer sur des matières masculines presque inertes et les rendre très féminines à travers la coupe», a-t-il expliqué en coulisse.

Les manteaux mats s'égaient de boutons ou de fermetures éclairs cuivrés en biais, laissant place à des ensembles en faux cuir ou vinyle, olive, marine ou aubergine.

Les grands magazines de mode américains étaient absents, comme souvent au premier jour de la Semaine de mode parisienne qui fait suite aux défilés milanais, mais Cédric Charlier a quand même suscité la curiosité du New York Times et de plusieurs acheteurs internationaux.

«La liberté d'expression totale, c'est toujours un risque. Définir son propre style, ça demande de chercher très loin au fond de soi, pas toujours facile, mais très intéressant», commente-t-il.

La toute jeune Alice Lemoine accueillait aussi les visiteurs, cette fois dans une minuscule galerie du quartier parisien du Marais, pour leur montrer ses ensembles tricotés main, très ouvragés, sur des bustes en tissu. Petits moyens mais grande ambition.

Portant l'un de ses tricots, noir ajouré, la délicate styliste de 26 ans, chignon blond, a présenté une dizaine de modèles, robes, jupette angora ou cardigans aux couleurs naturelles, «assez terreuses», rouille, marron et beige.

«Quand j'ai commencé, je ne faisais que du très sombre. Mon noir, c'est le marron. Mais je m'ouvre un peu aux couleurs», explique à l'AFP cette Parisienne d'origine bordelaise, qui a fait une école de mode au Japon et collaboré avec le créateur américain Rick Owens.

Sa marque, «Lemoine Tricote», faisait ainsi sa première apparition dans le calendrier du prêt-à-porter. «Avec les matières sèches, on voit davantage le travail, mais j'ai aussi travaillé en mohair et angora pour la douceur. Je voudrais qu'on ait envie de porter mes pulls dès le saut du lit et tout le reste de la journée», ajoute-t-elle.