C'est lundi que débute la 22e Semaine de mode de Montréal (SMM), annonciatrice des tendances hivernales 2012-2013. Au programme, 4 jours de défilés pour 20 collections, des mannequins, des acheteurs, des journalistes locaux et internationaux, des soirées événementielles... Aperçu de cette manifestation destinée à promouvoir la création québécoise.
Inutile de se lancer dans un débat qui consisterait à se demander si, oui ou non, cette semaine montréalaise est un pion incontournable sur l'échiquier international, positionné entre Paris, New York, Londres ou Milan. La réponse est claire: c'est non. «Et ce n'est même pas le propos», clame Jean-François Daviau, cofondateur de Sensation Mode, organisateur de l'événement.
«Si l'on devait établir des parallèles, on pourrait éventuellement la comparer à celle de Stockholm - qualifiée d'«alternative» - et dont la vocation est de faire émerger de jeunes talents.»
Rien à voir non plus avec la Fashion Week de Toronto qui, au fil des saisons, prend un tournant de plus en plus délibérément commercial. Montréal se positionnerait plutôt à un carrefour, entre défilés de couturiers confirmés et pointus, présentations de griffes commerciales diverses ou de jeunes talents en devenir.
Et que nous réserve ce cru hivernal? Impossible de passer sous silence les grands absents. Pour la première fois depuis six saisons, Denis Gagnon ne participera pas à la smm. Motif invoqué: «Un défilé, c'est beaucoup d'énergie et d'argent.» En somme, un ou deux mois de préparation intensive en amont et quelque 20 000$.
«Je préfère me concentrer sur le développement de mes collections», précise Gagnon. Le créateur s'apprête également à relancer sa création pour homme.
Autres grands noms qui brilleront par leur absence: Mariouche Gagné, créatrice de la griffe Harricana - elle est en pleine élaboration de sa nouvelle collection Rossignol"Harricana pour la célèbre marque internationale de vêtements de sport -, Sabrina Barilà (griffe Barilà) et Philippe Dubuc. Joint au téléphone, ce dernier a expliqué son absence: «Entre une nouvelle boutique multimarques dans le Vieux-Montréal, deux collections masculines plus deux capsules pour femme en collaboration avec Simons pour 2012, là, c'est carrément une affaire de planning injouable. Mais il y aura une prochaine fois, c'est certain!»
Du côté des bonnes nouvelles, le grand retour du tandem de designers Tavan&Mitto, absents depuis 2003, s'annonce d'ores et déjà comme le défilé à ne pas rater. Tout le monde est sur le coup.
À suivre aussi de près la griffe Martin Lim, grande gagnante du concours Mercedez-Benz pour tout le Canada. On est impatient en outre de voir défiler Duy, l'un de nos coups de coeur de la saison dernière, comme on se réjouit d'avance de la présence de Marie Saint Pierre, sans qui la Semaine de la mode n'aurait pas le même parfum de féminité.
Sans omettre de souligner la présence d'une relève jeune et talentueuse, constituée de UNTTLD - ces designers montréalais qui font «buzzer» -, Anastasia Lomonova et Lyn. Les trois griffes auront pour mission de clore en beauté la compétition des opinions circulant à la vitesse de la planète mode, au cours d'un défilé collectif jeudi prochain.
La SMM en chiffres
-25 mètres de podium
-Entre 20 et 30 silhouettes par défilé en moyenne
-15 mannequins par défilé
-Des kilomètres et des kilomètres parcourus sur des chaussures à talons périlleux
-11 coiffeurs
-20 maquilleurs
-3 éclairagistes
-3 metteurs en son
-Entre 7 et 15 habilleurs (venus de 4 écoles de mode: UQAM, Collège LaSalle, cégep Marie-Victorin et Notre-Dame-de-Foy, à Québec)
Les événements ouverts au public
Défilés accessibles
(Au Marché Bonsecours, billet: 27,50$ " taxes, sur admission.com)
Lundi 18h30: Tavan&Mitto
Lundi 19h30: Duy
Mardi 18h30: Martin Lim
Mercredi 18h30: Ça va de soi
Soirée ciné-mode
(Musée McCord, mercredi)
18h30: Cristobal Balenciaga - Endurance in an Ephemeral World du réalisateur Oskar Tejedor
20h15: Monsieur Hubert de Givenchy du réalisateur Karim Zeriahen