John Galliano a disparu. En dépit de la vigilance intacte des paparazzi de la terre entière, personne, depuis des mois, n'a vu le couturier britannique, écarté en mars de la maison Dior après des plaintes pour insultes racistes.

Exténué par diverses dépendances à l'alcool et aux médicaments, isolé et malade, M. Galliano avait fait savoir, par l'intermédiaire d'amis, qu'il partait en cure de désintoxication aux États-Unis, juste après sa mise à pied.

Sa dernière apparition remonte à son procès à Paris en juin. John Galliano, 50 ans, était arrivé, cheveux lâchés et traits tirés, tout de noir vêtu, par une entrée dérobée. Pour éviter, autant que possible, les photographes.

À l'audience, il avait réfuté tout antisémitisme, affirmant ne pas reconnaître ce petit bonhomme haineux, attablé dans un café parisien, ivre mort, qui invectivait ses voisins en parvenant à peine à articuler.

Ces images d'une vidéo qui a largement circulé sur internet permettaient de mesurer la profondeur de l'abîme dans lequel l'ex-enfant chéri de la mode était tombé.

Il répondait d'injures raciales et antisémites après deux altercations, en octobre 2010 et février 2011, dans ce café situé à proximité de son domicile parisien.

En septembre, lors du délibéré, M. Galliano n'était pas venu. Il a été condamné à 6000 euros d'amende avec sursis, une sanction «modérée» au vu de son comportement, puisqu'il s'était soigné et excusé auprès des victimes.

L'été dernier, le couturier avait indirectement donné de ses nouvelles à l'occasion du mariage de sa grande amie Kate Moss, auquel il a assisté. Se confiant au Vogue américain, il affirmait avoir vécu une «réhabilitation créative» en dessinant la robe de mariée du mannequin vedette.

Il avait commencé ce travail en cure de désintoxication. «Kate m'a permis de redevenir John Galliano. Je ne pouvais même plus tenir un crayon», disait-il.