Les imprimés entre jungle, paysages urbains et gravures anciennes chez Dries Van Noten et les zips sur patchwork pastel du Portugais Felipe Oliveira Baptista ont dominé la deuxième journée des défilés parisiens de prêt-à-porter pour l'été prochain:

IMPRIMÉS DRIES : Dries Van Noten a ébloui le public du théâtre Chaillot de ses vestes brodées de toréadors toutes blanches ou noires, et de ses robes lumineuses assemblant différents imprimés, entre noir et blanc et couleurs. Ces empiècements juxtaposent, sur une robe sans manche ou un manteau, reproductions de gravures anciennes, paysages de mer ou de jungle, mais aussi très urbains façon «c'est beau une ville la nuit»: un pont, sur fond bleu nuit, s'imprime sur la taille d'un modèle, les omoplates d'une autre. Le styliste belge s'est notamment inspiré du travail d'un photographe londonien, James Reeve, qu'il a découvert au festival de Hyères l'an dernier. Sa photo d'un immeuble, la nuit toujours, qui capture toutes les petites lumières provenant d'une multitude d'appartements, se retrouve imprimée sur une robe en soie, littéralement, ou figurée par des cristaux de différentes teintes rebrodées. Ses vestes de motards, évasées dans le dos, d'une rare élégance, se portent sur d'amples jupes ou des bermudas, mais aussi des pantalons cigarette s'ornant d'un volant sous la taille qui s'arrondit sur les hanches.

SAUT DANS LE VIDE : Des zips partout sur cette collection baptisée «Skydive» du Portugais Felipe Oliveira Baptista, et une dominante de pastels, marron glacé, bleu glacier, dérangés par un flamboyant jaune soleil ou un bleu lagon. «Je suis parti du mot +liberté+ parce qu'on vient de vivre une année formidable où il s'est passé beaucoup de choses enthousiasmantes», a-t-il confié à l'AFP en coulisse. Des shorts à fermeture éclair en jupes, des capes multicolores à capuche, des robes parsemées de fermetures éclair qui permettent des aérations originales, toujours asymétriques. «Les robes sont vraiment pensées sur la base d'un parachute, avec cette idée que le fonctionnel devient décoratif», confie l'affable créateur qui est par ailleurs le nouveau directeur artistique de Lacoste.

GUY LAROCHE MARINE : Un petit vent marin a balayé le défilé Guy Laroche, sous une tente étouffante dressée dans le jardin des Tuileries. Des tailleurs jupe avec deux rangées de boutons, évoquant l'uniforme des marins, côtoient des jupettes en cuir zippées sur les côtés, réchauffées de vestes courtes. Des bermudas étroits coupés au-dessus du genou laissent place à des robes en jersey drapées sur le côté, laissant échapper des franges, ou, plus estivales, en coton marine ou rose, ornées d'un long volant blanc évoquant une blouse de moussaillon. Une séquence olive, mêlant cuir, daim et mousseline de soie, évoque des températures moins clémentes, tandis que l'organza gris domine pour le soir.

MAD MEN ROCHAS : Vêtues d'organza ou de soie, les mannequins chez Rochas, perchées sur de vertigineux talons compensés et coiffées de chignons bananes sous de petits fichus transparents serrés sous le menton, semblaient tout droit sorties de la série américaine Mad Men qui reconstitue, assez littéralement, les années 1960. Des couleurs douces, rose poudré, ivoire ou vert d'eau sont réveillées d'une touche disco, paillettes et sequins sur d'amples jupes longues ou des robes sans manche cintrées. Manteaux droits en transparences délicates côtoient aussi des ensembles en maille scintillants, bleu violet ou gris métallique.