Après plusieurs mois de conflit dans leur pays, les stylistes ivoiriens font leur grand retour à la semaine de la mode de Dakar qui a débuté mercredi soir, afin de montrer qu'ils «ne restent pas assis dans leur coin à pleurer», selon l'un d'eux, Alain Niava.

Ce styliste de mode d'Abidjan présentera avec un autre collègue ivoirien, Patrick Asso, sa collection à cette 9e édition, aux côtés d'autres venus du Sénégal, du Maroc, du Mali, du Ghana, mais également des États-Unis et de France.

«Pour nous qui avons eu la chance de rester vivants après ces évènements malheureux, c'est quelque chose de montrer ce que les Ivoiriens savent faire», a déclaré Alain Niava à l'AFP en marge d'une conférence de presse de lancement de cette semaine de la mode.

«Nous sommes déterminés à aller de l'avant, à oublier les mauvais moments» où ,«allongés sur le sol» pendant les fusillades et les bombardements, fin mars et début avril à Abidjan , «on pensait à notre survie, pas à la création», a-t-il ajouté.

Quelque 3000 personnes ont été tuées en Côte d'Ivoire lors du conflit de près de cinq mois qui a suivi le second tour de la présidentielle du 28 novembre 2010, qui a opposé les partisans du président déchu Laurent Gbagbo, arrêté le 11 avril, à ceux du président élu Alassane Ouattara.

Alain Niava se décrit lui-même comme le styliste de mode des «premières dames» africaines, de Côte d'Ivoire, du Tchad, du Ghana, du Burkina Faso.

Il a ainsi habillé Simone Gbagbo, l'influente et controversée épouse de Laurent arrêtée en même temps que lui à Abidjan, aujourd'hui en résidence surveillée dans le nord de la Côte d'Ivoire. «Elle n'était pas une cliente facile», se souvient-il.

En revanche, il se souvient de Marie-Thérèse Houphoüet-Boigny, épouse du Félix Houphoüet-Boigny, premier président ivoirien mort en 1993, comme «d'une grande dame».